Jipihorn's Blog

février 12, 2009

On ne peut lutter contre les fondamentaux…

Filed under: Acoustique, Fondamentaux — jipihorn @ 10:17

Enfin, il était temps. La salle d’écoute est finalement utilisable après tous ces mois perdus entre les délais de livraison des matériaux, les week-end un peu trop courts et le temps considérable que prend la finition pour avoir quelque chose de joli (les photos ont été prises avant le câblage et la fin des finitions).

Je ne parle même pas du câblage  interminable lorsque l’on veut que les fils passent bien et droit pour éviter les magmas informes de nouilles. Sans oublier les ronflements qui apparaissent sans prévenir et sans raisons apparentes à priori (mais qui existent une fois que l’on y regarde de plus près).

Bref, enfin, on peut appuyer sur le bouton « ON », installer le Shuttle pour les mesures et attendre de voir la courbe apparaitre, pour savoir si les efforts ont été vains ou pas.

En fait, j’ai d’abord écouté quelques trucs avant de faire des mesures. La première impression est vraiment excellente, car il m’a été impossible de détecter de toniques ou de résonances particulières. Sans réglages, l’image est particulièrement bien définie, même si il me semble qu’il y a ait quand même un creux dans le médium et surtout, un manque marqué d’extrême graves. Le son est agréable et très peu agressif, bien que non neutre.

La première mesure faite,  je retrouve le creux dans le médium facilement réparable : le grave et le médium ont des amplis qui n’ont pas la même phase absolue d’où interférences . Inversion du grave et hop, plus de creux.

L’absence d’extrême grave est parfaitement visible. En fait, on voit ici l’efficacité d’un mur de bass-traps : il n’y a quasiment plus de room gain. Tout se passe comme si c’était ouvert à l’arrière. Dans ce cas de figure, le Raptor nécessite une correction assez importante (environ +10dB à 25 Hz).  Contrairement aux cas habituels ou la conception de l’enceinte de graves ne doit pas être plate jusqu’en bas à cause du room gain potentiel, un traitement important à base de bass-traps nécessite au contraire que l’enceinte ait la courbe voulue au départ, en tout cas dans ma pièce.

L’autre aspect assez incroyable est l’absence d’irrégularités dues aux ondes stationnaires. Les deux enceintes produisent la même courbe et il n’y a pas d’accidents. Cela met même en avant la bosse due à l’évent vers 20 Hz.

A partir du moment où la salle ne fait pas faire n’importe quoi aux ondes,  on a une base de travail solide pour optimiser et obtenir les bons résultats.  Oui, faire vraiment un traitement acoustique de salle, c’est lourd, c’est long, c’est cher. Je ne parle pas bien entendu de ces petits trucs risibles comme des diffuseur de Schröder de poche ou des bouts de mousse qui auraient un effet quasi nul dans une cabine d’essayage. Je parle de vrais traitements. Changer ses câbles, ses amplis, c’est facile mais ca ne sert à rien si ils sont choisis de bonne qualité au départ. La seule chose qui importe avant tout c’est la salle, les haut-parleurs (filtrage inclus) et leur positionnement. Le reste, c’est pour rigoler quand on a plus que ça  à faire.

Ajouté aux bass-traps, la pièce est tout de même assez amortie d’une manière conventionnelle, à certains endroits seulement. L’utilisation de plaques de plâtre ajouré permet d’être efficace et esthétique (mur arrière et plafond). Les cotés sont plutôt diffusants avec des plaquettes de parement pour conserver un minimum de réverbération pour éviter l’effet salle sourde (lire à ce sujet les écrits de Geddes qui montre qu’il ne faut pas essayer d’avoir la salle la plus amortie possible et qu’un minimum de réverbération est nécessaire). C’est mat, mais pas trop.

Les premières mesures faites hier soir en vitesse présagent un week-end d’optimisations qui iront assez vite. La courbe , faite avec juste un réglage des niveaux (il reste un peu trop de graves), réglage à la louche des retards et des filtres de Linkwitz 24 dB réglés en 5 minutes, est assez rassurante, car il n’y a ici qu’une correction à 40Hz pour remonter le niveau en bas.  Pour le reste, c’est brut sans lissage,  mesuré à 3 mètres dans l’axe.

Je n’ai jamais obtenu de tels résultats, surtout directement sans quasi rien faire… Une fois réglé avec précision, je pense que l’on va pouvoir passer à autre chose.

Conclusion : vous voulez un truc qui marche, occupez vous de votre salle et arrêtez de perdre votre temps sur la topologie des amplis, l’orientation des cristaux des câbles ou le BL/√Re de vos HP . Un article sur toutes les étapes est en cours avec des photos.

Ajouté à cela un vidéo projecteur HD  (un Sanyo PLV-2000) et un joli écran Oray motorisé, et je crois que l’on n’est pas trop mal.

Jipi.

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