Le week-end dernier se tenait à Londres le plus gros salon dédié à la batterie, le Drummer Live 2006.
La se tiennent tous les stands des plus grandes marques et évidement la faune de « frappe sur tout ce qui traîne ». Pour ceux qui ont déjà un peu touché à une batterie ont une vague idée du boucan que cala peut donner. Avec la pratique et la technique, le puissance disponible est encore supérieure et quand ce sont des milliers de batteurs qui testent en vrac tout le matériel présent, on est confronté à quelque chose d’indescriptible.
Le salon était organisé par heure, avec le premier 1/4 d’heure dit de « bruit contrôlé » et le reste de silence. En arrivant, l’ambiance est assez assourdissante et dont, fatalement, nous avions pensé être tombé dans la tranche « bruit contrôlé ».
Mais en fait, non.
Dès que la tranche de bruit devient disponible, un grondement monte sans donner l’impression de s’arrêter de prendre en puissance. C’est une vague sonore qui se transmet d’un bout à l’autre du salon, chaque batteur se rendant compte qu’il peut faire du bruit car le voisin s’y etant mis, influencé par ses propres voisins. Cet effet est assez lent et progressif et c’est ce qui le rend quasi inquiétant…
Un orchestre standard qui fait si peur aux systèmes audio est réduit à l’état de vague chansonnette au loin. Les bouchons anti-bruit fournis sont limite suffisants. C’est un vrai exemple de vrai haut niveau sonore que l’on rencontre heureusement rarement en concert…
En parallèle à l’expo, des sommités ont été invitées pour faire des démonstrations et jouer des morceaux pour le plus grand plaisir des auditeurs.
Cette fois ci, étant présent juste le dimanche, j’ai pu rencontrer et écouter 3 fantastiques musiciens :
Benny Greb, un jeune allemand poly instrumentiste qui devient la coqueluche actuelle avec une maîtrise et une originalité absolument infernales. A voir sur son site, sans retenue. En plus, il est absolument adorable, humble et sympa comme tout.
Akira Jimbo, un minuscule japonais spécialiste du mix acoustique et électronique qui joue tout en direct, sans sample. Monstrueux, à voir absolument.
Et le dernier, qui est pour moi un symbole d’autant plus considérable qu’il a été à l’origine de cette passion pour cet instrument : Bill Bruford. Maintenant approchant la soixantaine, il joue toujours avec le son et le groove qui le caractérise. Il a joué sur des morceaux d’album solo, Earthworks, King Crimson et U.K. et ça fait quelque chose… Plus atypique que jamais, il a fait une démonstration brillante qui démontre sans aucune ambiguïté que technique n’est pas musique. Un gars très drôle et cynique, un très grand moment.
Et un bonus en passant, pouvoir causer avec Dom Famularo, LE monsieur pédagogie, australien, drôle et monstrueux à la fois. Absolument adorable et chaleureux.
Je remarque que plus on monte dans le niveau des musiciens, plus on rencontre de gens humbles et simples. Que ce soit, Virgil Donati, Thomas Lang, Johnny Rabb, Marco Minnemann (alors celui-la, c’est le comble !) ou autres Loic Pontieux (un sacré musicien aussi), tous sont vraiment abordable car finalement n’ayant rien à prouver…
Bien que Londres soit une ville absolument inabordable (au niveau prix), ça valait vraiment le coup d’aller voir ça. Sacré ville…
Jipi.