Allez, il est facile celui-la, bien qu’il me mettre mal à l’aise sur les moyens employés.
Un petit film circule en ce moment sur la toile, posté par des gens que je connais sur Facebook comme étant un argument contre les préjugés et autres comportements discutables. Pourtant, dès que je l’ai vu, ce film me met très mal à l’aise.
Quel est le message véhiculé ? Celui qui me conviendrait serait simplement « Faites attention à ne pas vous fier aux apparences », avec juste un exemple pour illustrer, un exemple qui pourrait faire partie d’une liste d’autres dans une série générale. La, ça me conviendrait tout à fait et montrerait à quel point ces individus qui se font des films dans leur tête peuvent être nocifs.
En fait, ce film vient d’un site « A part ça tout va bien » qui est un groupe de personnes (en fait un projet d’une association loi 1901) utilisant l’humour comme arme contre une certaine forme de connerie humaine et semblant vouloir lutter contre les préjugés via à vis des musulmans. Une des meilleures à mon avis (arme, pas connerie…). Jusque ici, je cautionne à fond.
Par contre, je ne comprends pas vraiment le sens réel du message ici. Ce qui m’inquiète plus, c’est comment il est perçu du public en général : « c’est bien fait pour leur gueules à ces deux connasses ». Ce qui est un peu vrai quelque part,mais quid justement du fond du malentendu, à savoir le voile et tout ce qui s’en suit ? Quelle est la position justement de ce film ? Quel aurait été la réaction du public si effectivement, la gamine était contrainte à porter le voile sans ce malentendu qui sauve la mise ? Toutes les petites filles voilées (très rares, il ne faut pas exagérer) vont-elles à une fête costumée en Dark Vador ?
Vu sous cet angle, ce film est la quintessence de la démagogie. Nous avons affaire ici à un exemple quasi parfait du raisonnement fallacieux nommé « Red Herring » en anglais ou « Ignoratio elenchi » dans sa version latine (*). C’est une variante des sophismes à causalité discutable en mettant en avant plan un problème pour résoudre (ou cacher ?, ou justifier ?) un autre qui n’a rien à voir, ici le cancan de deux bonnes femmes ignorantes sur l’islam en général et via-à-vis du problème du voile et autres burkas en particulier.
L’humour est une arme redoutable, mais ici, il y a une sorte de relent de propagande (j’espère involontaire) qui fait que ce film est raté si effectivement leurs auteurs avaient en tête le premier sens que j’en ai décrit (ce que j’espère profondément). Pire, il cautionne indirectement ce qui n’est pas cautionnable (lisez le Coran – faites cet effort – et, si vous avez un peu de considération envers les Femmes, vous comprendrez).
Alors, démagogie ou maladresse ? Quel est le vrai message ? Attention à ne pas utiliser l’humour ou tout autre forme de contestation si il y a ambiguïté, car si l’humour peut être très efficace pour combattre les autres, il peut être tout aussi efficace quand il se retourne envers leurs auteurs (ce que je nommerais peut-être comme le « syndrome de Dieudonné « )…
Jipi.
(*) En fait, il y a d’autres variantes qui pourraient être plus ou moins appliquées comme :
- Le « coupable par association » où une personne que l’on aime pas affirme X, donc X est faux.
- Une forme de ad-hominem (Poisoning the well) « Telle personne, qui a tel ou tel travers, affime X donc X est faux ».
- Une forme extrême de l’homme de paille, utilisant un sujet qui n’a carrément rien à avoir avec le thème d’origine.