Jipihorn's Blog

mars 30, 2009

Un peu de lecture (bis)…

Filed under: Acoustique, Fondamentaux, Geddes — jipihorn @ 12:08

En fait, ça serait plutôt beaucoup de lecture.

Dans l’excellent et assez difficile livre d’Earl Geddes (Audio Transducers), on peut trouver une bibliographie compacte avec, chose très intéressante et beaucoup trop rare, des commentaires succincts sur les ouvrages cités. Ainsi, Geddes conseille tel ou tel ouvrage pour aborder ou se spécialiser sur tel ou tel sujet. Dans ce livre et dans ses écrits en général, Geddes cite d’une manière récurrente les ouvrages de Philip M. Morse comme étant des références absolues et d’une élégance inégalée sur les sujets abordés.

Le marketplace d’Amazon regorge de fournisseurs de livres neufs ou d’occasion qui permettent de trouver des ouvrages rares. Les livres De Morse ne sont pas trop difficiles à trouver, mais dès que l’on regarde de plus près le prix, cela a de quoi refroidir vite fait. Son œuvre majeure en deux tomes « Methods of theorical physics », près de 2000 pages bien condensées sur les champs en général, peut se trouver à plus de 900€ neuf ! Sur le marketplace, on peut trouver les volumes séparés vers 75€ la pièce en occasion et finalement, j’ai pu les trouver à 125$ les deux directement chez un libraire US qui n’a pas voulu me les vendre au départ vu les frais de ports réels bien supérieurs au tarif forfaitaire d’Amazon. Ces livres sont très lourds (7 livres, plus de 3.2 kg) et le  port  est conséquent (41.25$). J’attends un exemplaire de « Vibration & Sound » qui, lui, est étrangement trouvable à très peu cher (moins de 20$) malgré son prix neuf surréaliste.

Ils sont arrivés ce matin dans une grosse boite USPS et j’avoue que je me suis demandé jusque-là pourquoi Geddes les affectionne autant.

Ce midi, j’ai lu les 8 premières pages sur les champs scalaires. Ce livre est  un chef d’œuvre dans l’explication, le lien entre mathématique et physique et la clarté des termes employés (pourtant en anglais). En 8 pages, il donne une description parfaite de ce qu’est un champ scalaire, le gradient, les lignes normales, le laplacien tout en amenant d’une manière absolument naturelle vers les équations de Poisson. Jamais, mais jamais, je n’ai rencontré une telle concision et une telle clarté dans le texte. Et il y en a 2000 pages comme ça.

Je comprends maintenant l’enthousiasme de Geddes sur ces écrits. Du grand art, incontournable pour qui veut se pencher sur le sujet vaste des équations de propagation*.

Jipi.

* Prérequis de bases mathématiques du niveau fin de DEUG-Licence, je pense : fonctions à variables complexes, analyse vectorielle et équations différentielles.

mars 29, 2009

Un peu de lecture…

Filed under: Atheisme, Scepticisme — jipihorn @ 1:01

… ne peut pas faire de mal : très bon billet de David Rossoni sur le site de Jean Michel Abrassart.

Globalement, ce petit blog est de qualité supérieure.

Jipi

mars 28, 2009

TAM à Londres !

Filed under: Fondamentaux, Scepticisme — jipihorn @ 10:00

Sur le Blog de Jean Michel Abrassart, il y a eu un petit post qui sous entendait que le fameux TAM américain (The amazing meeting) allait avoir lieu à Londres, mais il n’y en avait aucune trace sur le site de James Randi.

Et bien, c’est fait, Londres aura son TAM début octobre. TAM est la grand messe du mouvement sceptique mondial, organisée par la James Randi Educational Foundation (JREF) ou les plus grands noms du mouvement viennent débattre et informer sur l’état des lieux. Richard Dawkins, Phil Plait… Rien que des grands nom de gens dont je vais enfin avoir l’occasion d’aller les voir en vrai et même peut-être discuter avec eux avec un peu de chance (J’avoue qu’un (improbable) diner avec Richard Dawkins et James Randi, ça serait la classe !). Néanmoins, c’est décidé : dès que les inscriptions sont ouvertes, je saute sur la billetterie !

Depuis le temps que je rêvais d’y aller un jour… Jusque ici, les événements se passaient souvent à Las-Vegas et un tel périple coutait des fortunes.  Mais leur décision de s »ouvrir à l’Europe est une décision absolument miraculeuse. Merci, merci, merci.

Y aurait-il quelqu »un d’autre en France qui  aurait envie d’y aller ?

Jipi.

mars 27, 2009

Fini le copyright !

Filed under: Acoustique, Foutage de gueule, Humour — jipihorn @ 9:33

C’est au hasard d’une recherche sur Google que je  me suis aperçu que le contenu du groupe Son-QC était accessible directement sans compte depuis les environs du 17 mars. Ceci me semblait curieux, alors que justement, c’était un argument pour bien garder au chaud ce que l’on veut pas voir faire apparaitre au grand jour.

En fait, il semblerait que ce groupe Yahoo soit clos, je me demande bien quelle en est la raison, surtout qu’il ne semble pas pas qu’il y ait de messages annonciateurs. La suite se fait sur le forum de Melaudia, petit forum très tranquille et très accessible (sans login).

C’est l’occasion d’y aller faire un tour et de voir comment les gens ont évolué ou comment d’autres se sont construit un personnage. Passionnant… Je relisais l’historique du creux à 2000Hz de la TAD 2001 et la récupération de l’info que j’avais donnée sur Kinoshita qui s’est trouvée quelques jours après sur DIY audio sous forme de « my own experience » (ma propre expérience). C’est curieux comme un doute à mon égard et à Kinoshita en passant devient une propre expérience personnelle quand il s’agit de pavaner sur les forums US !  J’adore.

Ou comment des supputations complètement fausses ont été habilement escamotées (vous savez ces pavillons à la gorge décentrée qui tout à coup s’explique par des amplis qui deviennent subitement pour la bonne cause des versions conçues en transconductance). Oubliée l’excuse des moteurs mal alignés. C’est assez rigolo.

Ou alors, les gourous qui ne sont que des subjectivistes en blouse blanche qui n’en avaient pas  il y a 10 ans.

Quand je dis que ces gens se mettent à l’égal d’un Geddes, d’un Self ou d’un Kinoshita(1)…On va me dire que je fais une obsession, mais bon. Je pense que cela suffira pour dire que, en citant une émission que les enfants connaissent bien sur la chaine Gulli de la TNT:

« N’écoutez pas ce que l’on vous dit : Prouvez le ! »

Pour ma part, le sujet est clos.

Jipi

(1). On est en langue française.  Pourquoi faut-il toujours qu’il y en ait qui en rajoutent pour dire Kinoshita-san plutôt que  monsieur Kinoshita ?

mars 20, 2009

Problèmes avec les fantômes ?

Filed under: Foutage de gueule, Paranormal — jipihorn @ 1:07

Supa Bondee a la solution : le répulsif électronique à fantômes (et en plus, il est capable de discriminer entre les bons et les vilains). Satisfaction 100% garantie grace à une FAQ de la mort.

Je parierais que ça améliorera aussi le son de votre système.

Jipi

mars 14, 2009

Exercice d’application sceptique du week-end, niveau débutant à moyen.

Filed under: Acoustique, Fondamentaux, Foutage de gueule — jipihorn @ 12:14

Dans la famille des animaux qui peuplent la faune audio, il en est une qui est récurrente depuis très longtemps :  les musiciens qui extrapolent leurs connaissances en musique à la hifi. L’amalgame entre musicien et technicien audio est extrêmement souvent utilisée dans les publicités pour donner un crédit au produit.

Et cela marche. C’est du bon sens que de penser que celui qui fait la musique est le mieux placé pour confectionner un système qui est censé la reproduire telle qu’il l’imagine. C’est compréhensible, c’est logique.

Malheureusement, c’est quasiment toujours faux. C’est même souvent pire car l’aveuglement du à cette extrapolation des compétences ne fait quasiment jamais se poser de questions. En fait, il y a souvent confusion entre interprète, ingénieur du son, concepteur et installateur de matériel. Aucune de ces quatre catégories ne peut se permettre d’avoir un compétence dans l’autre à priori. Pour ce fait, il faut obligatoirement apprendre dans le contexte donné; rien n’arrive tout cuit comme cela.

L’amalgame musicien/technicien est souvent visible dans les publicités avec l’incontournable violon qui traine dans un coin dans un lieu luxueux,un diapason (qui n’est pourtant pas vraiment un instrument de musique), ou un peu plus rarement un piano (c’est probablement plus difficile à photographier ou alors, il faut louer un instrument dont la marque  sera forcément visible). Le comble de l’amalgame actuel (et le plus ridicule probablement), je pense, est décerné à Dieter Ennemoser et son C37, un luthier fourvoyé dans une théorie fumeuse dont ces apprentis technicien ont le secret.

Mais Ennemoser n’est pas  LA référence dans le domaine. Il est relativement récent et finalement plutôt confidentiel.

La genèse, la matrice, la mère, le maitre, LA référence reste ce personnage beaucoup plus connu, beaucoup plus bruyant et beaucoup plus fascinant : Weber Rehde et sa marque Rehdeko.

Il reste une sorte de record dans le monde des musiciens auto-proclamés maitres de l’audio, très prétentieux, très suffisant et, il faut bien le dire, très ignorant. Il représente la preuve ultime que l’on peut faire n’importe quoi, le vendre et avoir des clients satisfaits de s’être fait dépouiller d’une somme considérable (ce qui les aide à s’autopersuader qu’ils ont du matériel qui filtre tout sauf l’Emotion et la Vie) en regard du coût réel de ses « œuvres ».

On peut trouver sur le net les documents que la marque a publié à l’époque, explicitant d’une manière assez fouillée les principes, les démarches et les arguments justifiant la conception de ces fameuses enceintes (oublions les plaquettes inutiles ou autres systèmes à retard que quasi personne ne possède) .  Des articles de banc d’essai ou d’interview existent aussi, j’y reviendrai.

Lorsque l’on regarde ces enceintes, on ne peut être que très dubitatif sur ce qui est annoncé au départ : des HP ultra raides sous-traités par Audax pour les modèles les plus courants (dans la gamme télévision pour les tweeters, je suppose; les gros modèles ont tout de même droit à des HP de bonne construction dans le bas) et des accessoires plutôt exotiques aux noms rigolos (coupelles à supra émissivité). Et un discours particulièrement pontifiant. On est ici en plein dans une version bien caractéristique : le « chercheur » hors sentiers battus qui a rejeté l’ordre établi (probablement trop compliqué à aborder) et a inventé ses propres théories (beaucoup plus facile pour faire rentrer ce que l’on veut). Dans le cas de Rehdeko, le concept est poussé très loin avec des mises en œuvre, des justifications, des méthodes de mesure et des preuves en opposition frontale avec la science conventionnelle.

Était-ce un coup marketing pour flatter les propriétaires qui veulent ne pas faire partie du troupeau bêlant des amateurs normaux ? Était-il sincère ? Probablement les deux.  L’appartenance à une élite, ceux qui savent car leur ouïe est très supérieure, est récurrent dans le monde audiophile. Ce sont aussi les plus crédules, aveuglés par leur pseudo-supériorité particulièrement bien entretenue quand ils font des réunions entre eux (voir la vidéo des audiophiles d’Athènes pour avoir une idée). Et ce d’autant plus que le propriétaire est fortuné. Rehdeko est parfait pour cette cible : un discours bien cinglant avec des affirmations bien trempés rejetant à peu près tout ce qui existe, le tout distillé par une musicien virtuose à la langue bien pendue. Le Dussert-Gerber de l’enceinte.

Pour illustrer le personnage, excellent exemple pour s’entrainer à l’analyse des pseudo-sciences et du vaste monde du Grand n’Importe-Quoi, la matière est abondante. Je ne vais pas passer en revue toute l’œuvre, mais néanmoins quelques concepts clé valent le coup :

Commençons tout d’abord par les brevets.

Impressionnant non ? Argument récurrent, la présence de brevet a toujours été un plus pour justifier son produit en lui donnant une légitimité.  Bien que le brevet n’impose pas en lui même que le produit fonctionne, il conserve une aura non négligeable. Les documents de Rehde fournissent la référence d’un brevet international, à propos de traitement de membranes, un des piliers de sa démarche. Pour résumer, le brevet vante les mérites d’un traitement à base d’imprégnation de vernis cellulosique en différentes configurations (annulaire, radiale…). A l’époque, les moyens d’améliorer les comportement des membrane était extrêmement riche, jusqu’à obtenir des versions à corrugations super tordues ou des matériaux exotiques. La où ça devient intéressant, c’est la petite phrase suivante :

« With loudspeakers of the present invention, an acoustic response band is obtained which is accurate and audible from a power input of 25 milliwatts whereas with good quality loudspeakers of the previously known type, 3 to 5 watts must be applied to obtain an acoustic pressure of the same intensity »

Ce qui donne en français :

« Avec des haut-parleurs de la présente invention, une bande de réponse acoustique précise et audible est obtenue à partir d’une puissance de 25 milliwatts alors qu’avec des haut-parleurs de bonne qualité du type précédent, 3 à 5 watts sont nécessaires pour obtenir une pression acoustique de même intensité »

Voila qui est tout bonnement incroyable : dit autrement, un haut parleur conventionnel avec un traitement de membrane Rehdeko (car le HP lui même n’est pas impacté par le brevet) voit son rendement augmenter de 20 à 23 dB et ce grâce à du vernis cellulosique ! Ce qui prouve bien que l’on peut écrire à peu près n’importe quoi dans un brevet…

Petites remarques sur la fameuse image étalant pléthore de brevets de toutes sortes : pourquoi y -a-t-il 5 pages du brevet américain, si ce n’est que pour remplir ? Si il y avait autant de brevets que cela, pourquoi n’y a t-il pas que les entêtes en français , et éventuellement leur pendant étranger ? Je pencherais (mais ça n’est qu’une impression) que l’on ne voit qu’ un seul et même brevet (plus un additif) dans toutes les langues avec plusieurs pages, histoire de faire riche…

Voyons un petit peu le fameux document « Quand le son devient Art »

Ce monument est tellement riche que je me demande bien par quel bout le prendre. Globalement, c’est une ode à l’Ignorance dans toute sa splendeur.Tout est prétexte au ridicule et au total manque de compétences sur le sujet. Cela donne vraiment l’impression que la science est trop difficile à aborder, donc on l’écarte d’un revers de main et on y installe une construction intellectuelle simpliste, naïve et prétentieuse , même si elle est en totale contradiction avec les bases élémentaires de l’acoustique. La richesse étant telle,  je vais juste prendre quelques exemples au hasard :

  • Une grande partie du document est orientée sur les sempiternelles considérations générales sur les instruments, leurs niveaux, les impressions subjectives et des rapprochements hasardeux avec des données « techniques » . Exemple :  un son à peine audible d’une variation de pression de  19 10. A moins d’avoir inventé une nouvelle unité,  j’ai quelques doutes. Les gourous aiment bien avoir leur petits chapitres philosophiques d’introduction pour amener leurs conclusions dès le départ par des généralisations abusives à toutes les phrases. Ces parties ne sont pas intéressantes en soi, elle ne servent qu’à poser le décor et l’ambiance : « Les autres n’ont rien compris et leurs résultats sont catastrophiques » . Et aussi à montrer à quel point on est plus malin que les autres parce que l’on joue de la clarinette (pour vous dire comme je m’y connais).
  • Le chapitre sur la pression acoustique et le déplacement d’air est un monument d’ignorance et d’incompréhensions sur la propagation des ondes en général. La, je ne vois qu’une chose à faire, prendre un vrai livre d’initiation à la physique élémentaire et faire quelques efforts. Il y apprendra que souffler sur un micro n’est pas équivalent à ce que fait une membrane d’un HP. Enfin, bon, c’est tellement énorme que je comprends même pas que l’on puisse s’y attarder.
  • La confusion entre courant d’air et ondes est l’argument massue sur la qualité de ses enceintes dans le grave. Les membranes ne bougent pas car elle sont plus occupée à faire du son qu’à faire du vent. Et si c’était simplement parce que les HP ne font pas de graves du tout ? C’est ce que je suspecterais, et à mon avis je dois pas avoir tout à fait tord… Sa théorie sur les traitement qui enlève les grands débattements est tellement inouïe qu’elle renouvelle au passage tout le pan des théories des sources émissives. Bon, bien sur, on va passer sur le traitement multi-tout qui en plus supprime les déphasages des suspensions, qui supprime l’utilité de filtrages (même si c’est peut-être l’argument qui soit le moins délirant), qui régule l’impédance, ou qui augmente la sensibilité. C’est un miracle qui, en plus , revisite la mécanique des matériaux.
  • Ce qui m’intéresse ici, c’est sa vision des mesures « conventionnelles »  (Maaaaaaaal) contre ses propres mesures maisons (Bieeeeeeen). Vu les principes appliqués aux enceintes, il est certain que les mesures traditionnelles ne vont pas être flatteuses. Plutôt que de se dire « et si mes enceintes avaient un problème ? « , il est beaucoup plus rapide de jeter aux orties toutes ces méchantes mesures avec un bon discours bien martelé.  Sa vision anthropomorphique des choses est assez touchante, bien qu’elle soit assez courante dans les esprits. L’exemple le plus classique est la notion de complexité du signal : une sinus est beaucoup plus facile à reproduire que de la musique. La mesure de la courbe de réponse en fréquence glissante demande à l’enceinte de reproduire UNE fréquence à la fois, chose qui est facile. Par contre un bruit blanc, avec toutes les fréquences en même temps, c’est beaucoup plus difficile. On voit bien ici sa totale ignorance des principes de base du traitement du signal et cette vision naïve du signal plus compliqué aux yeux qui est plus compliqué pour l’enceinte. Pourquoi alors, une mesure de la bande passante en MLS (une sorte de pseudo-bruit blanc) fournit le même résultat qu’une mesure en sweep ? Cette notion de bruit blanc chère à Rehde, nous allons la retrouver un peu partout, avec des mesures dont il n’a pas compris le fonctionnement réel.
  • Rehde a l’impression d ‘avoir inventé une nouvelle mesure : la courbe d’harmoniques grâce à des filtres étroits dont il fait balayer la fréquence centrale, sans vraiment décrire la manière pratique exacte de la prise de mesure (dont je suspecte une difficulté assez grande pour obtenir des résultats cohérents et reproductibles). En fait, il n’a fait que redécouvrir un grand classique : la transformée de Fourier et le spectre en fréquence. Ignorait-il que c’était une mesure connue et classique même à  l’époque ? Ce serait indigne pour un expert de la sorte ! Non seulement cette mesure n’a absolument rien de nouveau, mais en plus il affirme que ses enceintes passent ce test haut la main ! Le problème c’est que ces mesures sont plus difficile à lire car les différences sont beaucoup plus discrètes. Mais une superposition des deux graphiques publiée est éloquente : son spectre n’est pas respecté et est analogue à ce que l’on obtiendrait avec une enceinte quelconque. pourquoi n’a-t-il jamais publié de mesures de la sorte sur des enceintes « conventionnelles » , histoire de comparer ?
  • Autre mesure soit-disant supérieure : la mesure par des signaux carrés. Rien de nouveau ici non plus, mais les fabricants rechignent à la publier. En effet, dès que l’on a un filtre qui traine, les signaux carrés partent en sucette. Mais Rehde contourne quand même un peu le truc en faisant des mesures toutes proches du HP de graves non filtré. Pour ceux qui le peuvent, essayez de faire ce style de mesures sur un HP qui ne présente pas de fractionnement marqué et vous obtiendrez… des beaux carrés ! J’avais été étonné par exemple par la propreté des carrés sur un JBL 2231A . En gros, ces mesures ne montrent pas grand chose, car les harmoniques nécessaires au carré sont souvent enlevées par un futur filtrage. Par ailleurs, un HP à fort fractionnement donnera un carré pourri qui ne prouve seulement qu’il ne sera pas bon dans le haut, la ou il ne sera pas utilisé de toutes façons. La où mes doutes commencent, c’est lorsque l’on regarde de plus près ces carrés publiés. Il sont peu lisibles, malgré les différentes sources. Néanmoins quelques détails me font fortement douter de leur véracité. Par exemple, il semble que les flancs à 100 Hz sont plus penchés que ceux à 1115 Hz par exemple, chose qui est absolument impossible. Les carrés à 5300 Hz sont aussi penchés que ceux à 1420Hz  (alors qu’ils devraient être 4 fois plus obliques vu que la largeur des carrés sur l’oscillo est à peu près analogue). Illogique aussi. Quand on essaie de calculer la vitesse de balayage de l’oscilloscope en fonction des durées périodes et de la fréquence, on tombe souvent sur des valeurs totalement  fantaisistes (celui à 100 Hz est assez évident). Aurait-il aussi fabriqué des oscilloscope avec une base de temps à graduation exotique ?  Personnellement, je pencherais pour des carrés bidons, mais ça n’est qu’une impression, particulièrement forte à cause des incohérences entre les vues et ce qui est écrit. Ceux qui ont déjà fait des mesures sur signaux carrés savent qu’en fait, ça n’est qu’une mesure sur échelon tronquée plus ou moins vite. Faire varier la fréquence ne fait que montrer ou cacher les parties sur les temps ultérieurs et ne change en rien les parties communes au démarrage. Passer à des fréquences supérieures permet de zoomer sur le départ avec un oscilloscope, chose que l’on aperçois pas vraiment sur les mesures de Rehdeko ou les carrés semblent tous à peu près pareils, chose quasi impossible, sauf quand les carrés n’ont aucun défaut.
  • La réfutation sur « belle courbe=belle enceinte » est une stratégie pour faire passer le fait que ces enceintes ont des courbes de réponse toute pourries. Si dans l’absolu, une courbe plate n’est pas suffisante pour avoir un bon résultat, elle est nécessaire. C’est une loi de base fondamentale, issue de la théorie de Fourier. Cette partie est une démonstration absolument énorme de l’ignorance sur le sujet en affirmant carrément le contraire des fondements prouvés et incontournables de Fourier et ses outils. Ses laboratoires ont observé le contraire : des carrés (et donc des harmoniques) respectés et une courbe non linéaire. Un miracle ! Si ses héritiers pouvaient reproduire ces résultats, ils sont bon pour le million dollars challenge de James Randi, car on assiste la à un effet paranormal. Ce qui permettrait de relancer la production ! Soyons sérieux, soit il a interprété comme ça l’arrange des résultats, soit il s’est gouré, soit il ment. Pour donner une idée à quel point il imagine et humanise les choses dune manière naïve, il suffit de lire le petit bout en fin de chapitre de la page 14 sur les amplificateurs (statiques) et haut-parleurs. C’est typique de ‘l’assignation d’un comportement de libre arbitre et intelligents aux objets inanimés’. Ce style de perception est courante dans les milieux subjectiviste.
  • Les tentatives  d’explications personnelles des « résultats » entre courbe de réponse et respect des harmoniques est un morceaux d’anthologie ou il n’y a finalement aucune explication à part des espèces de rapprochements entre orchestres, zones de fréquence avec, grand classique, un petit passage chez les courbes de Fletcher. Si il pouvait comprendre qu’une enceinte avec les courbes de Fletcher sonnerait n’importe comment, ça serait une avancée. Les instruments de musique ont eux aussi une courbe de réponse de ce genre ? Les confusions sont totales, les mots me manquent.
  • Pour finir (y aurait des dizaines de pages à faire) , ses fameuses mesures en bruit blanc. Il n’a pas compris que des mesures d »une grandeur sur un intervalle de fréquence va la moyenner sur cet intervalle. C’est un simple lissage, effet que l’on voit effectivement sur les mesures qu’il publie. A part de ne rien apporter comme information pertinente, je serais curieux de voir d’autres enceintes sur ces mesures. Je suis quasi sur quelles seront… identiques par le principe même. Évidement qu’il va avoir des basses avec ce système vu qu’il va mesurer de l’énergie dans les fréquences du dessus qui, elles, existent. Si au moins il avait utilisé des intervalles variant logarithmiquement, on commencerait à voir un petit quelque chose, mais comment voir du détail dans les basses avec une largeur de bande de 31.6 Hz (qui en pratique est beaucoup plus grande que cela) ?  Comment faire des conclusions idiotes sur des mesures ineptes ? J’espère que tous les lecteurs voient le grotesque de la situation leur sauter aux yeux ! Courbe d’impédance, même combat : lissage. Effectivement, le comportement utilisant ses méthodes de mesure n’est plus le même, mais pas pour les raisons qu’il imagine…

Nul besoin d’énumérer ad-nauseam les consternantes stupidités qui débordent de ce document. Rehde était un musicien ignorant qui s’est auto-proclamé ingénieur du son (diplôme qui n’existait pas)  et expert en acoustique. Il a fait illusion par le rejet ostentatoire du reste et la mise en avant de qualités hors sujet ( je suis un musicien virtuose).

Un petit coup d’œil sur un banc d’essai, histoire de confirmer le truc. Ce document montre exactement ce à quoi on devait s’attendre (mais en pire, je l’avoue). Pas de basses, pas d’aiguës (mais ou est passée la supra-émissivité ?). Rien de surprenant. Où sont les 102 dB/W/m de rendement ?

Un autre petit coup d’œil sur une tribune parue dans Hifi-Stéréo, où Rehde récite à peu près les mêmes choses. Point plus intéressant, un droit de réponse avec un contradicteur à la fin qui est un peu maladroit à mon goût. Rehde n’en fait qu’une bouchée bien que son argumentaire soit totalement inepte. C’est un bon manipulateur de rhétorique, mais il faut bien admette que si l’on supprime les attaques ad-hominem, les affirmations non prouvées et les diversions hors sujet, il ne reste… plus rien. C’est en ça que j’invite à s’entrainer sur la réponse de Rehde , cas d’école d’étude des sophismes appliqués par la catégorie « grande gueules ».

On pourrait me rétorquer : mais y a plein de gens qui les trouvent géniales, pour qui tu te prends ?

En fait, je ne vois aucune contradiction ici, c’est plutôt même tout à fait logique que ces enceintes fasse des débats houleux et qu’il y ait des adorateurs. C’est exactement ce que je me serais attendu à voir. Ces enceintes ont les caractéristiques exactes pour donner un semblant de dynamique et d’impact. C’est très facile à faire avec un DCX et une enceinte standard.  C’est un défaut flatteur pour certains qui la définit comme « Emotion, Vie, Dynamique » ou que sais-je. Ça n’est qu’un effet tout à fait classique d’illusion et d’impression auditive tout à fait normale vu les mesures. Il n’y a rien de mystérieux la-dedans. C’est coloré à souhait, exactement l’enceinte d’un joueur de clarinette. Un défaut n’est pas forcément désagréable, il peut être tout à fait confortable ou juste bizarre. Que les adorateurs de Rehdeko se rassurent, ils ont payé une fortune du matériel au maquillage outrancier et ils aiment ça. Ils aiment un son particulier qui ne passerait pas si l’on est trop éclectique sur ses gouts musicaux. Je ne vois rien à redire la dedans.

Simplement qu’il ferment leur gueule quand on parle de haute fidélité.

Jipi.

mars 11, 2009

Vous aimez les vrais super-héros ?

Filed under: Humour — jipihorn @ 8:44

Attention les yeux

Jipi.

mars 10, 2009

Pas touche aux intouchables…

Filed under: Acoustique, Coup de gueule — jipihorn @ 9:51

C’est marrant le milieu audio.

Il y a les curieux qui essaient de s’intéresser et apprendre des trucs, y a des gens plus avertis qui aident ou qui décrivent leur propre expérience et y a les gourous.

Ces dernier peuvent être compétents, ça n’est pas lié car leur force n’est pas à ce niveau mais à l’image sacrée qu’ils véhiculent. A l’instar des religions que l’on ne doit pas critiquer, ils ne peuvent pas être touchés par la moindre critique. Souvent ils sont craints car il semblent dégager une aura d’omniscience sur le sujet qui est extrêmement subjective pour peu que l’on s’y intéresse de plus près.

Dans des posts précédent, j’ai osé toucher à Sakuma, l’imposteur extraordinaire des amplis à tubes. Ces posts ont suscité un émoi inattendu, comme quoi il faut pas grand chose pour faire une légende. Puis il y a eu ce post qui a explosé les compteurs (et dont je ne sais les impacts vu ma désinscription de son-qc, forum devenu sans aucun intérêt technique à part une auto satisfaction cachée bien au chaud de certains), celui sur Geddes et accessoirement J.M. Le Cléac’h (bien que ce soit surtout sur la présence de ce dernier que les lecteurs sont venus ici). J’imagine que ca a du jaser dans les chaumières : « Mais pour qui il se prend, lui ? ».

Ces derniers jours, j’ai du définitivement chopper l’étiquette du grand méchant qui critique tout le monde bien au chaud derrière son clavier, en lâche et en traitre en osant poster des critiques générales sur les posts de Roland Delacroix qui n’est pas de chez Soft ADS (sous le pseudo de Thxrd), autre gourou des forums, étiquette, il faut bien le dire, gagnée à 99% par l’énormité de son système très gros, très cher, très très cher, très très très cher (félicitations pour le dernier projecteur qui doit valoir en gros deux ans de mon petit salaire). C’est une manière de faire baver son public. Pour être honnête, cette personne est un professionnel avec un paquet de salles et systèmes à son actif que je suppose, sans risque de me tromper, compétent dans son métier. C’est un cas plus inhabituel car, contrairement à beaucoup de gourous, il a une grande pratique réelle dans la vraie vie.

Mes critiques étaient essentiellement orientée sur le manque de discernement entre les critères gens ordinaires et ses critères personnels ordinaires, déformation professionnelle à force de manipuler les centaines de milliers d’euros de matériel. D’un autre coté, je faisais l’autre reproche de ne quasi jamais rien montrer de concret sur tout ce qu’il a prétendu avoir fait (hors salles évidement). Ce qui, à mes yeux, renforce le coté gourou et dessert son image. Le troisième critère c’est une espèce de suffisance (probablement inconsciente) qui le fait se sentir appartenir aux hautes sphère et se promulguer, sans faire gaffe, à la hauteur des Geddes et autre Toole. Voire même plus, car ne mettant jamais en doute ce qu’il dit, il va jusqu’à sous entendre que ce sont eux qui ont tord. Toujours sans aucune donnée tangible ou avec des explications qui, il faut bien le dire, sont un peu faibles ou assez basiques. Et puis, il n’est pas à l’abris de dire des âneries non plus comme le post de tout à l’heure sur Audax où je lis (verbatim):

j’ai déja fait ce test plusieurs fois et il n’a jamais prouvé quoi que ce soit hors que on était tres vite en « dépassement » méacaniqe sur l’enceinte à rendement « faible » si on mettait la brre trop haut en SPL ..

C’est l’exercice du jour (qui est facile cette fois, mais y en a régulièrement d’autres) (1).

Ce dernier aspect est assez courant chez les gourous qui, portés par leur succès sur les forums, se voient leur ego devenir assez considérable. Et c’est la que je me permet de leur rappeler que n’est pas Geddes qui veut. Quand je vois l’œuvre et le niveau de ce dernier, je dois bien avouer que l’on est dans un autre monde… C’est peut être le seul qui peut se permettre de ne pas être humble (personnellement, je le trouve plutôt sans concessions ni rond de jambes).

Ca ne plait pas (mais alors pas du tout !), mais, pour moi, ce qui compte, c’est que les lecteurs prennent un peu plus le réflexe de vérifier et bien lire pour voir si il y a réellement du tangible ou des affirmations sur parole (qui peuvent tout à fait être justes, la n’est pas le problème).

On me reproche d’être hautain ou prétentieux. Hautain, peut-être, la forme finalement n’a pas grand intérêt et entre diplomatie et hypocrisie, le fil est ténu. Et puis, ça un peu plus d’impact pour faire réagir (c’est un peu un coté provoc aussi). Prétentieux, c’est plus difficile car, contrairement aux gourous je ne prétends que peu de choses : ce que j’ai construit qui est abondamment illustré ici. A ce sujet, je reçois beaucoup de courriers de demande d’avis sur tel ou tel ampli, tel ou tel HP. Systématiquement, je réponds « Je ne sais pas » pas si c’est hors de ce que j’ai pu essayer. Thierry pourrait être beaucoup plus utile dans ce contexte, mais je sais qu’il a pas trop envie de passer son temps sur ce genre de conseil finalement assez peu pertinents en pratique.

HomeCinema-fr m’a envoyé un courrier (ainsi qu’aux autres intervenants concernés) de modération, chose à laquelle j’adhère totalement. Si, les antagonistes ne comprennent pas la où est vraiment le message, tant pis pour eux. Si ils considèrent que je les traite d’incompétent, c’est qu’ils n’ont pas compris le message qui ne juge que leur argumentation et ce que l’on peut en tirer réellement. Je n’ai pas le temps de passer des heures sur les forums en répétitions. Des fois je me demande ou ils trouvent le temps d’être à la fois sur les forums, exercer leur métier et faire toutes ces expériences sur tous ces matériels.

Et oui, plus la renommée est élevée, plus je regarde de près. C’est chiant pour celui qui est observé, mais c’est mon entrainement au quotidien pour alimenter mon attitude sceptique. Souvent, c’est pas très intéressant, mais quelque fois, c’est  un révélation (2). J’accorde infiniment plus de valeur aux travaux bien étayés qu’aux énumérations quantitatives (3), et débauche de moyens (plus y en a , moins je suis impressionné d’ailleurs).

Je rappelle aussi que je ne suis pas intouchable non plus (4).

Jipi.

(1) Le jour ou la tenue mécanique sera liée au rendement… Allez, je suppose qu’il a voulu dire « thermique », je suis dans un bon jour. Remarquez le style de tournure typique récurrente dans ses posts : j’ai déja fait ce test plusieurs fois (mais on en a jamais vu la queue d’un…).

(2) Si j’avais abordé la hifi en 2008, Il est certain que mon système serait constitué d’enceintes vendues par Geddes avec ses guides d’onde. Il n’est pas exclu qu’à terme, je revende tous mes pavillons pour repartir sur une base plus cohérente.

(3) Il y a guère plus faible comme argument celui qui étale une durée comme preuve d’autorité. Ça peut être le nombre d’années d’expérience (les mauvais vivent aussi longtemps que les bons) ou le nombre de système de mesure que l’on a acheté (ce qui prouve uniquement que l’on a les moyens). Autre exemple pratique : « j’ai un abonnement à l’AES depuis 28 ans ».  Ça me fait penser que je dois avoir un vieux bouquin de conversation Français-espagnol depuis au moins 20 ans dans mes cartons, pourtant mon vocabulaire doit comporter à peu près 3 mots…

(4) Et les commentaires, critiques, droit de réponse et autres sont les bienvenus. Je ne censure rien : on est pas sur Son-qc ici !

Sceptique ou emmerdeur ?

Filed under: Uncategorized — jipihorn @ 1:04

Un jour, en lisant l’article de Douglas Self sur la pseudoscience en audio, je suis tombé sur LE lien qui qui a fait que tout ne serait plus comme avant. Ce petit lien qui a l’air de rien, juste sur la petite phrase « The James Randi Site. A rationalist and a hero ».

De sceptique  essentiellement dans le milieu audio (et y a de quoi faire), la découverte de l’œuvre de James Randi a été une révélation au sens ou les logiques biaisées et raisonnements foireux du monde audio se retrouvent à l’identique dans les autres sujets abordés (religions, pseudosciences et autres voyants).

Ceci rejoint la vision un peu tapie dans l’ombre de mes impressions sur les religions en général. Evidement, venant d’une famille de mécréants de haut de gamme, difficile d’y échapper. Probablement le plus beau cadeau qu’il m’a été donné, d’ailleurs.

Et donc, parti de la, difficile de résister à lire les canons de la littérature athée (1)  : Michel Onfray, Christopher Hitchens, Richard Dawkins ou Sam Harris (parmi tant d’autres qu’il me tarde de lire, comme Daniel Dennett dont on peut découvrir sur les TED talks (2), ou il ridiculise le livre du pasteur Rick Warren :   » the purpose driven life »). Evidement, je n’oublie pas les Michael Shermer et autres Penn and Teller (à quand en France leur show « Bullshit » ?).

D’ailleurs, il n’est pas très indiqué de lire « The God Delusion » dans la gare de Libourne pour Paris avec un bonnet noir sur la tête. Ceci m’a valu d’être mis à l’écart en sortant du train par la police en civil en me demandant si je parlais français et d’où je viens.

Ces lectures donnent une vision globale des méthodes et logiques utilisées dans les mondes irrationnels et les moyens de les démonter. C’est très pratique d’ailleurs, car on les retrouve à tous les coins de rue. Ceci a donné l’envie d’étudier les sophismes sous toutes les coutures. C’est un exercice intellectuel pas évident, car les subtilités du langage font que l’on peut mixer différentes logiques fallacieuses difficiles à détecter. En plus, les noms en latin, ca fait classe.

Lorsqu’on est plutôt orienté sciences ou logique, les sophismes sont une variante appliquée au langage. C’est dingue comme les discours deviennent clairs à tous les niveaux. Lorsque l’on décortique avec un peu d’habitude les débats télévisés, les discours électoraux, les publicités,  les accusation/défenses de procès, on repère tous ces trucs faits sciemment pour tromper l’adversaire. Si cet exercice pouvait être au moins un peu abordé un peu en classe pour exercer l’esprit critique, ca serait une sacrée valeur ajoutée pour l’existence… C’est une forme noble d’éducation. Le sujet est tellement vaste, il touche à tellement de domaines, c’en est vertigineux.

C’est incroyable comme les logiques fallacieuses sont partout. Souvent pour vendre des trucs inutiles qe l’on veut nous rendre indispensable ou, tout du moins, essayer de dire qu’ils font mieux que les autres. L’exemple de la pile Duracell dont « aucun concurrent ne dure plus longtemps » est un cas d’école. Si on y fait pas gaffe, on se met dans la tête « elle dure plus longtemps » alors qu’en fait « elle fait pareil que les autres, au mieux » (3). Et le fabricant est inattaquable, car il n’a joué que sur une confusion qui apparait si l’on y prend pas garde. C’est une variété de sophisme plus subtile : on dit un truc qui n’est pas faux mais il est perçu autrement si on ne fait pas un petit effort.

Le lieu des malhonnêtetés intellectuelles sont les plus énormes, je pense, sont celles utilisées par les milieux créationnistes (mais celles des médiums et autres astologues sont gratinées aussi) pour justifier une interprétation littérale de leur livre de culte. A ce sujet, je crois que la référence dans le démontage reste le site de PZ myers et ses acolytes. Ce type est formidable. Il est drôle, implacable, avec des arguments incontournables. Mon grand regret est l’absence de site de ce niveau en France. Au delà des articles savoureux sur les créationistes et autres bigots, son site a une qualité sans prix : on y apprend des tonnes de trucs sur la biologie, l’évolution, l’état de l’art des découvertes et… le monde fantastique des céphalopodes. Dommage que les gens qui ne parlent pas anglais ne puissent pas profiter du contenu. Sa catégorie « I get mail » est à se pisser dessus sur les moyens pitoyable qu’ont ses lecteurs croyants de le menacer.

Parmi les canons des documents créationnistes, il en est un qui est un magnifique exemple pour s’exercer sur les arguments fallacieux les plus gros. C’est « Expelled, no intelligence allowed », ode à l’intelligent design, nouvelle pseudo science qui n’assume même pas son fondement créationniste. D’aillleurs, l’intelligent design n’est même pas défini dans le film lui-même. Ce film montre jusqu’ou la « logique illogique » peut aller et les ravages de l’ignorance crasse (en plus d’être assez ennuyeux). Il y a tellement d’autres exemples de la sorte, principalement en anglais malheureusement. Youtube regorge aussi de petits document incroyables, dont le fameux « sketch » de Ray Comfort qui veut prouver que la banane est le cauchemar des athée parce qu’elle semble avoir été conçue pour l’homme par une intelligence suprême. On peut y  trouver un excellent lot de vidéos nommées « Why do people laugh at creationists? »  issues de ThunderfOOt, un gars qui montre sans appel les dégâts de l’ignorance crasse au pouvoir.

Il y aurait tellement à en dire, c’est effrayant. En France (et en Europe), on a l’air relativement bien protégé, même si les pseudo sciences ont toujours bien pignon sur rue. Néanmoins, quelques relents apparaissent, comme la visite chez le Pape de notre cher Président que l’on nous présente comme quelque chose de superbe, sacré et donc respectable (adjectifs que je ne donnerais certainement pas au Pape) ou encore la prose de notre chère Christine Boutin nationale qui devrait se renseigner sur le numéro du siècle dans lequel on est réellement. C’est ce que je regrette vraiment ici, c’est l’absence de grandes figures de la pensée critique connues comme peut l’être James Randi et surtout de documents en français. On a le cercle de zététique ou Gérard Majax, mais je regrette que ce soit vraiment confidentiel et que les médias préfèrent faire la part belle à ce qui est plus vendeur : les soirées du mystère ou les électro-sensibles et les méfaits des ondes.

On a quand même notre petit blog de scepticisme à nous les français, même si il est … au Japon : le site de Jean Michel Abrassart.

Restons vigilants car on a vite fait de se laisser déborder !

Jipi.

(1)  Ce qui n’empêche pas de lire le Coran ou la Bible (ancien et nouveau testatament), bien au contraire, c’est quasi indispensable. Je suis en train de me farcir le Coran et c’est quelque chose !

(2) A regarder sans modération sur la qualité du contenu et l’éclectisme de l’offre. Malheureusement en anglais…

(3) On pourrait croire que, en toute rigueur, Duracell pourrait aussi durer plus longtemps que les autres. Mais implicitement, si c’était le cas, il n’aurait pas utilisé cette tournure. C’ets la ou est la force du sophisme, il n’y a pas que la logique intégrée dans la phrase, il y a le contexte.

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