Jipihorn's Blog

octobre 28, 2013

Décibels et les pièges du rapport signal/bruit

Pour cette fois, juste une vidéo improvisée à la suite d’une constatation sur la manière dont les constructeurs communiquent sur le rapport signal/bruit en jonglant avec les décibels. Comme à la fin on se retrouve avec des chiffres incompréhensibles ou des caractéristiques qui semblent extraordinaires, on se demande bien si il y en aurait pas quelques uns qui mentent.
C’était une occasion de regarder un peu toutes ces (pseudos) rapport signal sur bruit et voir à quel point ils peuvent être trompeurs, toujours dans une optique de marketing (à part évidement les appareils de mesure qui sont évidement parfaitement bien définis)

Quelques liens pour comparer :

Devialet : http://fr.devialet.com/quel-devialet-pour-moi- (tout en bas). Ce site est probablement un des pires que je connaisse : ergonomie putride et extrêmement prétentieux. Dommage, il faudrait qu’ils arrêtent d’entacher leur qualité technique avec un marketing vulgaire.

Audio Precision : http://www.ap.com/download/file/183 page 14 pour l’analyseur analogique par exemple. C’est le modèle actuel, supérieur au SYS-2522 qui n’est plus fabriqué. Ça, c’est de la spec technique.

PCM1794A : http://www.ti.com/lit/ds/symlink/pcm1794a.pdf page3. Remarquez que si l’on utilise une pondération, la bande passante est sous-entendue. Page 12 pour voir les planchers de bruit dans un contexte de fft.

C’est plus une vidéo pour râler qu’autre chose…

Jipi.

10 commentaires »

  1. Bonjour,
    Bravo encore une fois pour cette vidéo !
    Une remarque tout de même, concernant l’utilisation de la pondération A.
    Elle est tout à fait justifiée en audio où, au bout de la chaîne, la reproduction sonore du bruit se fait à très faible niveau acoustique.
    ( enfin normalement, ou alors il y a un sérieux problème dans le système … )
    Intervient alors la pondération naturelle de l’oreille ( courbes isosoniques de Fletcher–Munson )
    L’utilisation de la pondération A permet donc de s’approcher au mieux de la puissance de bruit réellement perçue par l’auditeur.
    Cordialement,
    Philippe

    Commentaire par COLLET Philippe — octobre 29, 2013 @ 1:27

  2. Héhé.

    En additionnant un sinus d’une puissance de 1, et un bruit blanc gaussien d’une puissance de 1 également (en numérique, je ne mets pas d’unité, mais on peut écrire des Watts si on veut), on a une jolie FFT avec le « noise floor » suspicieusement bas, et plus on allonge la FFT, plus le « noise floor » baisse. Ça des limites, mais si on allonge assez la FFT, on peut avoir un nombre présentable, même avec un rapport signal sur bruit de départ peu recommandable…

    Commentaire par Pierre — octobre 29, 2013 @ 4:12

  3. C’est le piège des FFT dont chaque point représente le bruit ramassé sur la bande équivalente entre deux échantillons, ce qui tend vers 0 théoriquement. Devialet est d’autant plus critiquable qu’il présente un comparatif entre des appareils X (dont les mesures sont moyennes, voire pourries) et leurs produits : http://fr.devialet.com/assets/Uploads/D-Premier-White-Paper-Munich.pdf page 6. 100% bullshit à mes yeux.

    Commentaire par jipihorn — octobre 29, 2013 @ 4:21

  4. Oui, la valeur en chaque point de la FFT c’est le contenu de la « bin » comme on dit en français, donc plus la bin est petite, moins il y en a dedans…
    En plus, sur une FFT, quand on voit un « noise floor » qui a l’air d’un bruit blanc, alors c’est un bruit blanc (par définition), mais le son d’un bruit blanc n’est pas forcément très « propre »…

    Je me suis amusé à générer quelques bruits à -60dBFs qui ont des FFT bien plates :
    http://purity.bobfuck.net/temp/bruit.zip

    Je suis quand même très impressionné par Devialet, autant par la technique que par le design. Bon, en vérité je me contrefous du design pour ce qui est de mon matériel, mais il faut tout de même reconnaître que c’est très beau, et très porno pour ingénieur. Mais si la justification ce cette débauche de technique (convertos à découpage, classe A et D, etc) est simplement de faire un ampli surpuissant de 3 cm d’épaisseur, je ne sais pas… c’est bizarre.

    Par contre, dans un système actif, on n’a pas forcément besoin de centaines de watts par HP, donc quelques bons petits amplis classe A de, mettons, 10W pour le tweeter et 30W pour le médium, ou vachement moins si c’est un pavillon… ça fait pas non plus des dissipateurs énormes et c’est quand même vachement plus simple…

    Commentaire par Pierre — octobre 29, 2013 @ 5:55

  5. Pour les raisons évoquées ci-dessus, les constructeurs d’électroniques grand public donnent systématiquement le rapport signal/bruit de leurs produits en mesure pondérée « A » par
    rapport à un niveau d’entrée donné. C’est également le cas en sonorisation et en pro. Mais attention aux pièges à touristes dont la politique commerciale vise une clientelle plutôt snob et fortunée, rêveuse et fétichiste: le chiffre peut être habilement associé à la technologie (obselète ou pas) d’un produit et à la réputation d’une marque reconnue comme référence dans les milieux autorisés. Dans l’étude de fond (pas à la manière de la RDS, c.a.d à la manière F.D.G) du préampli 2012 de D. Self, le rapport signal/bruit de son préampli est indiqué en mesure pondérée et non pondérée (96 dB pleine bande et 98,7dB… en mesure pondérée « A », pour 200mV en entrée); mesures effectuées avec l’Audio Precision 2722… Sur le terrain, autant dire que c’est le silence abyssal, même en collant son oreille à un tweeter. C’est ce que l’on appelle de l’honnêteté intellectuelle, de l’honnêteté tout court. Quel vendeur de kits est capable d’une telle rigueur et d’une telle intégrité?

    Commentaire par FRANCIS LIBRE — novembre 1, 2013 @ 11:26

  6. Simple question, quand on mesure le bruit, ne doit-on pas « charger » l’entrée avec une impédance donnée (pour avoir les contributions du bruit thermique en entrée comme en condition réel) ? (ex: 50ohm dans le cadre télécom)

    Rane par exemple donne pour son preamp micro MS1S: Signal to Noise Ratio 94 dB 20kHz BW, Rs=150Ω, Gain=15dB

    Commentaire par Amaury DG — décembre 30, 2013 @ 6:36

  7. En fait, cette notion (fondamentale) de l’impédance de sortie de la source n’est pas liée à une simulation du bruit intrinsèque (ça n’est pas forcément une résistance au sens habituel), mais à la contribution du courant de bruit en entrée de l’appareil qui se manifestera sous la forme d’une tension via cette résistance de de sortie. Tout appareil a une contribution en tension quadratique (en nv²/Hz par exemple ) et en courant quadratique (en fA²/Hz par exemple ). Par exemple, un ampli op bipolaire aura une faible tension de bruit en tension mais une valeur plus élevée en courant par rapport à une version FET (Qui lui aura un bruit en tension plus fort), à cause de son courant base parasite. Et donc, un ampli op bipolaire, si il est très faible bruit peut devenir inutilisable si il est attaqué par un appareil à forte résistance de sortie à cause de son courant de bruit. Dans ce cas, c’est du FET qu’il faut utiliser malgré son bruit intrinsèque en tension plus élevé.
    Il est rare qu’un constructeur ajoute en plus la résistance de sortie du générateur, c’est plutôt un signe de sérieux.

    J.

    Commentaire par jipihorn — décembre 31, 2013 @ 8:02

  8. Bonjour,
    En premier lieu merci pour la qualité technique de votre présentation. Au delà du rapport signal sur bruit, attention à la pondération A. Certes, elle représente le niveau perçu par l’oreille. Mais elle permet aussi d’augmenter le niveau d’émission dans les basses fréquences. Ce qui est pour des niveaux sonores élevés dangereux d’un point de vue du risque auditif.

    Commentaire par Arcé Pierre — mars 6, 2014 @ 2:25

  9. Bon voici mon avis sur l ampli devialet du marketing a la sauce free c est un choix ,quand a l écoute que j ai peu faire cela fait de la musique sans plus l émotion qui fait vibrer (absent ) je compare a mon Ampli Etalon c est un autre monde.( de la soupe D avec un peux d épice A pas sur du résultat quand au design affaire de gout ,mon prochain sera certainement un Accuphase en classe A :

    Commentaire par Ruffenach — avril 4, 2015 @ 7:41


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