Jipihorn's Blog

octobre 29, 2012

Bass traps et traitements acoustiques.

Filed under: Acoustique, Bricolage, Fondamentaux, Vidéo Blog — jipihorn @ 8:31

Une description de différentes constructions de bass traps et des autres traitements efficaces qui ont été faits dans la salle d’écoute.
L’image est sombre, je n’ai pas d’éclairage correct facile à mettre en œuvre pour filmer dans cette salle.


Jipi.

mars 27, 2010

Article NRDS sur les bass-traps

Filed under: Acoustique, Bricolage, Fondamentaux — jipihorn @ 1:36

Vu que la NRDS a cessé son activité, l’article concernant la construction de bass-traps est mis à disposition dans la section sur nos documents. Ils décrivent la version de Thierry, version démontable et autonome, mais probablement plus délicate à fabriquer.

Jipi

mars 22, 2010

Le bass-trap dans la vraie vie.

Filed under: Acoustique, Bricolage, Fondamentaux — jipihorn @ 7:37

Traiter sa salle dans les basses, voila le défi. Il est inévitable d’avoir des accidents énormes sous, disons, 150 Hz dans une salle standard de particulier. Je ne parle pas évidement de ceux qui ont 150 m² de salle à dédier pour leur chaine. Si ils ont les moyens d’avoir la salle, ils ont les moyens de la (sous-)traiter (et en plus, ils réduisent les problèmes typiques des petites salles). Ce cas de figure n’intéresse que peu de gens, et certainement pas ceux qui ont entre 10 et 30m² qu’ils ont, après maints sacrifices, pu réserver.

Le problème vient du manque de nœuds de vibration distincts, nombre d’autant plus restreints que les rapports de dimension sont corrélés. Plus on monte en fréquence, plus le nombre de nœuds augmente pour devenir finalement plus une variable aléatoire qu’un lot dénombrable. Ce seuil (progressif) est communément appelé fréquence de Schroeder. C’est en dessous que les problèmes commencent.

Pour essayer de juguler ces fréquences basses qui ont tendance à devenir prépondérantes, il n’y a pas 36000 solutions. En fait, en pratique, il n’y en a qu’une : le bass-trap.

D’autres solutions sont possibles, mais il semblerait qu’il soit hautement aléatoire en terme de succès et au prix d’une perte massive de volume. Les résonateurs de Helmholtz sont l’exemple type. Pour être efficaces, ils doivent avoir une section de goulot grande et dont un volume encore plus grand, surtout pour être accordés très bas. Si l’on a une salle modeste, ca ferait mal de perdre encore des m3 rien que pour ça. Le bass-trap, lui, a l’avantage de rester modeste en place perdue et de se confondre plus facilement dans le décor.

Ayant eu des demandes récurrentes sur la mise en œuvre des bass-trap, en voici finalement un descriptif.

Thierry a décrit une version amovible dans feu la revue du son. Ça a été la première expérience sur le sujet et, malgré sa taille modeste, son effet est décisif. Dans mon cas, j’ai pu tester une version plus étendue et vérifier une loi fondamentale : plus y en a, mieux c’est. C’est incontournable et il vaut mieux abandonner si l’on croit que l’on va avoir quelque chose avec une paire de panneaux de 1m². Ça n’est pas en m² qu’il faut compter, mais en dizaines de m², si l’on veut du sérieux. Ces accessoires ridicules vendus comme tels, absolument hors de prix pour avoir un effet limite perceptible dans un cabinet de toilette d’un Airbus sont à proscrire, car c’est de l’argent jeté par les fenêtres.

Il faut bien voir que ces membranes vont être sollicitées par l’onde émise pour en dissiper l’énergie. Si il n’y a que quelques m² de disponible, que va devenir le reste de l’onde, à part se réfléchir et continuer comme si ne rien n’était ?

Lorsque l’on ne peut pas matériellement mettre des membranes sur toute la surface, il faut bien choisir l’emplacement de ce que l’on peut mettre. En général, dans les coins, c’est le plus raisonnable. Mais rien ne pourra remplacer une grande surface.

Dans la pièce utilisée (4.5m x6.5m environ), 6 panneaux standards 1.20m x2.40m en contreplaqué de 10 mm sont utilisés. Y en a des beaux et pas cher à Brico-Dépôt. Les CTP de bas de gamme ont un placage ultrafin qui se barre à tout les coups au moindre ponçage ou découpe et qui forcent à avoir une finition. Les panneaux utilisés sont utilisables tels quels, vernis. A ce niveau, lorsque l’on a un certain nombre de panneaux, on peut choisir de faire des bass-traps différents pour étaler leur effet. Il y a deux moyens pour ça : faire varier l’épaisseur des panneaux et/oui faire varier la taille du plénum (espace membrane-mur). Plus les planches sont épaisses, plus l’efficacité sera grande vers le bas. Idem pour le plénum. Il ne faut pas croire que c’est la souplesse de la planche qui joue ici et que 5 mm de CTP vont vibrer plus bas que 10 parce qu’elle est plus molle. Ce qui joue ici, c’est la masse. Pour mon cas, j’ai deux types de bass-traps : un plénum de 150mm sur 4 bass-traps et un autre de 250 pour les deux restants. Ce deux derniers sont sur les cotés car cette épaisseur correspond à une niche qui était à l’origine dans la pièce. Et donc, les 4 autres sont derrière les enceintes.

Autre aspect étrangement ignoré au sujet des bass-traps : les suspensions. En général, les membranes sont vissées sur un bâti. C’est facile, on se pose pas de question. Malheureusement, cela tend à diminuer fortement la surface active disponible. Thierry a été le précurseur sur ce point et j’ai réutilisé ce principe pour que le maximum de surface soit mobile.

A l’intérieur, de la laine de roche rigide est utilisée en remplissage maximal avec toujours la contrainte qu’il n’y ait pas de contact avec le mur et la membrane. Des baguettes de bois sont la pour régler le problème.

Globalement, la construction est simple à comprendre. Des bâtis en planches de sapin pas cher, attachés au mur. En pratique, ce n’est pas tout à fait la même musique. Le gros œuvre, ça n’est pas droit et ça n’est pas précis. Et la, il faut ajuster pour que ca reste droit sur des murs plus ou moins vrillés. Les bass-traps font toute la hauteur de la pièce et un plafond plus ou moins droit change considérablement la donne coté finition. Autre contrainte : les bass-traps doivent absolument être étanches, donc il faut bien veiller à boucher tous les interstices.

Coté membranes, c’est un poil moins simple. Les cotés sont libres car attachés à une suspension en demi rouleau. Donc, les plaques sont uniquement fixées en haut et en bas. Pour avoir de la souplesse, les planches sont fixées sur des tasseaux minces qui, eux, seront fixés en dur. Le lien planche-tasseau est fait par des tiges de bois rendant le lien semi rigide. C’est une sorte de compromis pour que ce soit suffisamment solide pour tenir la masse suspendue (environ 20 kg). Le jour est rempli avec un filet d’acajou pour l’étanchéité.

Après avoir fixé les bâtis au mur, placé les panneaux de laine de roche et posé les maintiens, il n’y a plus qu’à fixer les membranes, sans avoir oublié d’y fixer les bandes servant aux suspensions souples (du skaï noir). Elles sont collées et agrafées. Une fois les planches fixées en haut et bas, il n’y a plus qu’à fixer l’autre coté des suspensions sur les bâtis en laissant se former le demi-rouleau. Ne pas oublier de boucher en haut et bas ce demi rouleau, ici avec du mastic silicone. Il faut absolument regarder partout en ce qui concerne les fuites.

Pour vérifier si c’est bien étanche, il suffit d’appuyer au milieu : ca doit résister car on doit compresser le volume d’air. Par contre appuyer au quart doit être aisé : la différence de volume se retrouve au quart opposé et le volume interne est constant.

Une fois montés, l’acoustique de la salle change fortement. Si elle reste encore brillante, tous les bruits sourds sont amortis très sensiblement. C’est très efficace. Le reste de la salle, lui, est traité de manière classique pour le reste du spectre (tapis, meubles…). Il faut bien voir que les bass-traps, s’ils sont parfaits, se comportent comme des ouvertures pour les basses fréquences. Ici, c’est comme si, la pièce était quasi ouverte à l’extérieur et donc on se retrouve dans une situation ou le room-gain est fortement atténué, ce qui a été constaté immédiatement avec les Raptors  qui, eux, sont calculés pour être utilisés avec du room-gain.

Le cout est très raisonnable. Ça prend du temps si la pièce est un peu tordue mais, on est sur d’obtenir des résultats aux antipodes des petits machins du commerce (attention de ne pas confondre les bass-traps avec le produits en mousse du même nom qui ont aucun intérêt). La seule contrainte est la possibilité ou non de monter le maximum de  bass-traps sur les murs. Il n’y en aura jamais assez trop de toute façon et le résultat peut être discret, sans compter qu’ils ont aussi un petit effet isolant acoustique.

Jipi.

janvier 3, 2008

L\’apparente simplicité des bass-traps…

Filed under: Uncategorized — jipihorn @ 8:50

Pour avoir un bon son, il faut une bonne salle. C’est incontournable, bien que, souvent, l’aspect esthétique prime devant : la sobriété du mobilier contemporain, les grandes baies vitrées, les murs peints en blanc et le carrelage de bon gout attirent plus, bien que ce soit le pire que l’on puisse imaginer pour une salle dédiée…
Et ça n’est pas un pauvre diffuseur de Schröder et des bass-traps (qui n’en sont pas) en mousse à mettre dans coins qui vont faire grand chose.
Le traitement pour le médium aigu ne pose pas plus de problème que ça : tapis, rideaux, quelques meubles avec des livres sont quelques possibilités pour régler le problème, pour peu que l’on dose correctement. Mais dès que l’on s’attaque à moins de quelques centaines de Hertz, la, les choses se gâtent. Si, en plus, les dimensions de la salle sont mal réparties, ça frise le cauchemar.
Pour ce style de traitement, il n’y a pas 36 possibilités. En gros, on peut décomposer en deux familles : les membranes (bass-traps) et les cavités (résonateurs). Les premiers sont, en apparence, plus aisés à faire et moins sélectifs que les seconds qui réclament, de plus, un volume non négligeable.
C’est finalement la solution des bass-traps qui a été retenue pour nos petites pièces (20-30 m²). Il y a deux manières de voir leur construction.
Soit ils sont « autonomes », c’est à dire fabriqués comme une entité fonctionnelle ne nécessitant pas de partie de la pièce pour fonctionner. Il suffit de les accrocher au mur et c’est bon. C’est la version de Thierry. Ils sont amovibles et éventuellement réutilisable ailleurs.
Soit ils se servent de la pièce dans leur construction et sont la à demeure. C’est la solution que j’ai choisi de mon coté, ayant un grand mur et une niche disponibles.
Pour ceux qui voudraient se lancer dans ce genre d’appareil, je conseille sans réserve la première solution qui est déjà assez longue à bien fabriquer (pour avoir une esthétique de classe) mais qui ne pose pas de problème dimensionnel : une caisse, un fonds et une membrane, tout bien découpé d’équerre.
La seconde voie est parfaite pour ceux qui ont des murs parfaitement droits et des plafonds parfaitement parallèles au sol. Quand je dis droit, c’est au millimètre, c’est à dire très rarement. Car les membranes doivent être les plus hautes possibles et des plafonds en biais font des jours variables en haut du plus mauvais effet, le bâtis est en trapèze quand le mur lui, qui sert de fond, n’est pas vrillé.
Le problème, c’est l’étanchéité. Les bass-traps doivent être totalement étanches pour être efficaces. Et on a vite fait d’avoir des jours de 5 mm ici ou la à cause d’un plafond ou un mur pas droit. Ajouter à cela que plus on a de bass-traps, plus il faut les retoucher pour que cela rentre correctement, on a de longues heures de travail d’ajustement.
Il a fallu une semaine de travail pour ajuster 6 bass-traps au demi-millimètre dans toutes les dimensions pour suivre sol et plafond. Manipuler des planches de 120×230, c’est pénible. Ajuster dans de telles dimensions des trapèzes avec de la précision, sans casser les coins, ça prend un temps fou. Difficile de mesurer précisément 2m30, les mètres ruban sont peu précis (il a fallu les calibrer) et les réglets trop courts. Mais on y arrive. Fixer les bâtis tout en les maintenant parfaitement droits sur des murs vrillés, c’est l’enfer. Les fixer correctement, boucher les fuites qui sont partout, c’est interminable. Entre les mousses expansives, les mastics de PVC, les bandes résilientes, la laine de verre qui gratte et qui s’affaisse, tous les éléments ont décidé de me pourrir l’existence. Une description de la construction suivra dans le site quand ils seront finis. Actuellement, il ne manque plus qu’à fixer les membranes et les suspensions.

Donc, les bass-traps, c’est bien plus long et difficile que l’idée de boite en bois que l’on s’en fait si on a décidé d’utiliser la pièce dans leur construction. Sauf si évidement, la finition est le cadet des soucis.

Mais je n’ose pas imaginer qu’il existe des gens comme ça !

Jipi.

décembre 25, 2010

Dumbass quote of the day

Filed under: Dumbass — jipihorn @ 1:13

Inaugurons cette rubrique récurrente par l’insubmersible Francis Ibre :

Ah si : à propos du bi-câblage, il circule sur le net une **démonstration** visant à prover l’inutilité du bi-câblage.
Dans cette démo, l’auteur considère que les mêmes signaux circulent dans les deux câbles !

Il n’a rien compris : il y a des filtres au bouts de ces câbles, un passe-bas sur le cable du grave, et un passe-haut au bout de l’autre câble… forcément…

Alors, bien que les deux câbles voient la même TENSION en sortie de l’ampli, il n’y circule pas les mêmes COURANTS…

Mais là encore, il n’y a rien de plus facile que de faire la comparaison en aveugle !
(avec les mêmes câbles : on bicâble, puis on compare ensuite en reliant ou non les deux borniers côté enceintes par des straps, comme ça on ne change rien ni en section de fil ni en type de fil…)

N’a-t-il pas vu l’erreur, pourtant grossière, de la pseudo-expérience qu’il propose (soupir) ? Quelqu’un pourrait lui expliquer le principe de superposition en électricité ?

Jipi.

avril 3, 2010

A voir absolument…

Filed under: Acoustique, Audiophilie, Fondamentaux — jipihorn @ 7:12

Bien qu’en anglais, malheureusement, Ethan Winer, membre de l’AES et auteur de l’article sur les bass-traps le plus complet pour l’amateur, a mis en ligne une vidéo à propos de l’atelier  qu’il a organisé aux cotés de Poppy Crum, Jason Bradey  et James Johnston dans le show de l’AES  d’octobre  2009 sur les mythes en audio.

Ces gens, des experts dans le domaine si je peux me permettre de le préciser, passent en revue les différents aspects des illusions auditives, biais et autres effets parfaitement connus liés au fonctionnement cérébral de l’audition. Tout est la, il n’y a rien de plus à ajouter (avec en prime quelques exemples bien gratinés de Machina Dynamica ou Peter Belt). Tout ici permet d’expliquer tout ce que les audiophiles affirment à longueur de temps mais pas pour les raisons qu’ils croient. Ajouté à cela que l’auteur de cette vidéo a mis en ligne les échantillons sonores pour faire soi-même les tests et montrer à quel point ces thèmes récurrent en audio (distorsion, jitter, bits, phase…) sont totalement hors sujet par rapport aux vrais problèmes. Testez ces fichiers et constatez à quel point ces effets sont sur-estimés.

Malheureusement, il faut plus que des preuves pour que ces chers subjectivistes, un jour, s’interrogent un jour sur la possibilité éventuelle qu’ils pourraient être peut-être faillibles…

Dommage que la vidéo soit tronquée et que l’atelier ne soit pas disponible en entier. On remarquera l’extrait  classique mis à l’envers , un morceau dont on ne comprend rien à priori et dont on entend le « contenu » dès que l’on dit ce qu’il faut entendre (un exemple repris par Michael Shermer sur TED, sous-titrage disponible, qui montre que l’audio suit les mêmes règles que le paranormal en général). Un effet très puissant, multiforme,  que les vendeurs utilisent à tour de bras (et que les audiophiles font eux même tout seul sans se rendre compte).

En gros, si on veut vraiment appendre des trucs, faut aller la où est l’information sérieuse :  abonnez vous à l’AES pour le prix d’un câble audiophile pas cher.

Jipi.

Mai 25, 2009

Linkwitz dans la vraie vie

Filed under: Bricolage, Electronique, Linkwitz — jipihorn @ 11:08

Le grand Siegfried Linkwitz, en dehors du filtre défini en association avec Riley, a proposé à la fin des années 70 une méthode de correction pour enceintes du deuxième ordre basée sur une fonction de transfert et une application pratique nommée transformée de Linkwitz.

Si cette technique permet de rattraper des enceintes (en général closes, mais des quasi second ordre pourraient convenir) un peu défaillantes dans le bas, ce n’est que plus récemment son emploi peut être plus convaincant grâce à l’arrivée de haut-parleurs pouvant supporter le surplus de puissance dans le bas que cette transformation peut générer. On peut trouver facilement la version la plus courante, simple et très efficace. Le principe de fonctionnement est élémentaire, une compensation des pôles de l’enceinte et une substitution par de nouveaux. C’est très bien expliqué sur le site de Linkwitz, mais bon, c’est du filtrage élémentaire. La mise en œuvre à un ampli op et double T ponté est assez élégante, je pense que la vraie difficulté était plutôt à ce niveau, il fallait la trouver. Essayez de trouver la fonction de transfert générale de ce circuit sans les contraintes sur les composants (on ne les connait pas au début de l’étude) avec notre brave théorème de Millman et faire l’analogie avec celle que l’on veut… Bon courage, c’est le genre de tâche d’un ennui proche de l’infini.

Le problème avec ces circuits simples c’est que tous les paramètres sont liés et il est impossible de les régler séparément. Idéalement, on voudrait bien avoir 4 potentiomètres avec les réglages de Qz, Fz de l’enceinte d’origine et le Qp, Fp de l’enceinte une fois corrigée (en reprenant les notations de Linkwitz). Malheureusement, faut pas trop y compter avec le schéma habituel, à moins que d’avoir des sélecteurs rotatifs avec un certain nombre de circuits pré-câblés (bonjour le nombre de combinaisons).

Il existe quelques tentatives de séparation de paramètres, dont une commerciale, celle de Marchand nommée Bassis. C’est la plus avancée que j’ai pu trouver. Le manuel donne même le schéma, mais même si il s’agit bien de la transformée de Linkwitz, son nom n’est cité nulle part. Par ailleurs, il n’y a pas de notion de Fp, mais un « boost » beaucoup moins pratique (mais c’est une vue purement personnelle). Ce schémas souffre d’un problème principal : il n’y a pas de séparation réelle entre Fp et Fz et donc nécessite de fixer Fz avant de modifier Fp. En pratique, ça n’est pas vraiment une grosse contrainte et cet appareil est quand même beaucoup plus pratique que le schéma d’origine.

La méthode la plus adaptée pour faire ce genre d’exercice est l’utilisation des filtres à variable d’état. Ces montages sont universels et permettent de construire à peu près n’importe quelle fonction de transfert. Le technique de modélisation de ces filtres est facile et la topologie permettant une fonction de transfert générale du second ordre est assez évidente lorsque l’on manipule un peu ces types de filtres. C’est ce qui est utilisé dans le Bassis comme on s’en serait douté.

Avec les haut-parleurs Acoupower qui seront chargés en clos, j’ai besoin de ce montage pour régler le système car on ne sait jamais vraiment comment cela va se comporter dans la vraie vie. Et donc, j’ai pu trouver aux moins deux topologies qui fonctionnent avec une vraie séparation des variables. Je pense que ceux qui font un peu d’électronique vont immédiatement les trouver en cherchant un peu, donc je ne vais pas m’étendre là-dessus. Le problème qui vient immédiatement, et qui est plus subtil, c’est de rendre ces réglages linéaires, c’est à dire que les fréquences et les Q soient étalés proportionnellement à la position des potentiomètres. Les intégrateurs de ces filtres ont des fréquences inversement proportionnelles à la résistance, ce qui rend le réglage en 1/R. Difficile de savoir exactement ou l’on est (à moins de calibrer précisément les graduations).

Le Bassis utilise une astuce de linéarisation des réglages avec mise à la masse progressive (que l’on peut voir sur chaque potentiomètre). Ce système fonctionne correctement si le potentiomètre a une valeur faible devant les autres résistances et la version du Bassis n’est pas celle qui produit l’erreur minimale (il manque une résistance). Si, comme moi, on n’a que des valeurs élevées en stock, il ne faut pas utiliser cette technique. Il faut modifier un peu la topologie pour inclure des réglages en 1/R ce qui donne le schéma final que je vais utiliser. Si l’on peut calibrer ses potentiomètres avec des graduations non linéaires, ça simplifie beaucoup le schéma. Une autre méthode (que j’avais pensé utiliser) est l’utilisation de potentiomètres numériques comme le AD5290 et les piloter avec des pics. Le problème, c’est qu’il faut les trouver. D’autres méthodes de linéarisation sont possibles, comme  l’emploi de gyrateurs appliqués à une résistance (Simple, mais bon, ca fait des amplis op en plus, d’autant plus que les résistances sont flottantes)  ou des resistances commandées en tension à base de FET (difficile à calibrer, mais ca marche).

Je suis assez étonné qu’il n’y ait pas sur le net ce genre de schémas, vu le nombre de personne qui le demande. Pourtant, c’est vraiment à la portée d’un étudiant en licence d’électronique. Le schéma du Bassis ne va pas jusqu’au bout de la démarche. Enfin, bon, une fois le proto réalisé, je donnerai des schémas possibles (à moins que des gens me le demande avant). En tout cas, la modélisation Spice fonctionne à merveille et les réglages (gradués linéairement de 10 à 60Hz en fréquence et 0.2 à 2 en Q) permettent vraiment d’utiliser enfin la transformée de Linkwitz d’une manière pratique…

Jipi.

mars 14, 2009

Exercice d’application sceptique du week-end, niveau débutant à moyen.

Filed under: Acoustique, Fondamentaux, Foutage de gueule — jipihorn @ 12:14

Dans la famille des animaux qui peuplent la faune audio, il en est une qui est récurrente depuis très longtemps :  les musiciens qui extrapolent leurs connaissances en musique à la hifi. L’amalgame entre musicien et technicien audio est extrêmement souvent utilisée dans les publicités pour donner un crédit au produit.

Et cela marche. C’est du bon sens que de penser que celui qui fait la musique est le mieux placé pour confectionner un système qui est censé la reproduire telle qu’il l’imagine. C’est compréhensible, c’est logique.

Malheureusement, c’est quasiment toujours faux. C’est même souvent pire car l’aveuglement du à cette extrapolation des compétences ne fait quasiment jamais se poser de questions. En fait, il y a souvent confusion entre interprète, ingénieur du son, concepteur et installateur de matériel. Aucune de ces quatre catégories ne peut se permettre d’avoir un compétence dans l’autre à priori. Pour ce fait, il faut obligatoirement apprendre dans le contexte donné; rien n’arrive tout cuit comme cela.

L’amalgame musicien/technicien est souvent visible dans les publicités avec l’incontournable violon qui traine dans un coin dans un lieu luxueux,un diapason (qui n’est pourtant pas vraiment un instrument de musique), ou un peu plus rarement un piano (c’est probablement plus difficile à photographier ou alors, il faut louer un instrument dont la marque  sera forcément visible). Le comble de l’amalgame actuel (et le plus ridicule probablement), je pense, est décerné à Dieter Ennemoser et son C37, un luthier fourvoyé dans une théorie fumeuse dont ces apprentis technicien ont le secret.

Mais Ennemoser n’est pas  LA référence dans le domaine. Il est relativement récent et finalement plutôt confidentiel.

La genèse, la matrice, la mère, le maitre, LA référence reste ce personnage beaucoup plus connu, beaucoup plus bruyant et beaucoup plus fascinant : Weber Rehde et sa marque Rehdeko.

Il reste une sorte de record dans le monde des musiciens auto-proclamés maitres de l’audio, très prétentieux, très suffisant et, il faut bien le dire, très ignorant. Il représente la preuve ultime que l’on peut faire n’importe quoi, le vendre et avoir des clients satisfaits de s’être fait dépouiller d’une somme considérable (ce qui les aide à s’autopersuader qu’ils ont du matériel qui filtre tout sauf l’Emotion et la Vie) en regard du coût réel de ses « œuvres ».

On peut trouver sur le net les documents que la marque a publié à l’époque, explicitant d’une manière assez fouillée les principes, les démarches et les arguments justifiant la conception de ces fameuses enceintes (oublions les plaquettes inutiles ou autres systèmes à retard que quasi personne ne possède) .  Des articles de banc d’essai ou d’interview existent aussi, j’y reviendrai.

Lorsque l’on regarde ces enceintes, on ne peut être que très dubitatif sur ce qui est annoncé au départ : des HP ultra raides sous-traités par Audax pour les modèles les plus courants (dans la gamme télévision pour les tweeters, je suppose; les gros modèles ont tout de même droit à des HP de bonne construction dans le bas) et des accessoires plutôt exotiques aux noms rigolos (coupelles à supra émissivité). Et un discours particulièrement pontifiant. On est ici en plein dans une version bien caractéristique : le « chercheur » hors sentiers battus qui a rejeté l’ordre établi (probablement trop compliqué à aborder) et a inventé ses propres théories (beaucoup plus facile pour faire rentrer ce que l’on veut). Dans le cas de Rehdeko, le concept est poussé très loin avec des mises en œuvre, des justifications, des méthodes de mesure et des preuves en opposition frontale avec la science conventionnelle.

Était-ce un coup marketing pour flatter les propriétaires qui veulent ne pas faire partie du troupeau bêlant des amateurs normaux ? Était-il sincère ? Probablement les deux.  L’appartenance à une élite, ceux qui savent car leur ouïe est très supérieure, est récurrent dans le monde audiophile. Ce sont aussi les plus crédules, aveuglés par leur pseudo-supériorité particulièrement bien entretenue quand ils font des réunions entre eux (voir la vidéo des audiophiles d’Athènes pour avoir une idée). Et ce d’autant plus que le propriétaire est fortuné. Rehdeko est parfait pour cette cible : un discours bien cinglant avec des affirmations bien trempés rejetant à peu près tout ce qui existe, le tout distillé par une musicien virtuose à la langue bien pendue. Le Dussert-Gerber de l’enceinte.

Pour illustrer le personnage, excellent exemple pour s’entrainer à l’analyse des pseudo-sciences et du vaste monde du Grand n’Importe-Quoi, la matière est abondante. Je ne vais pas passer en revue toute l’œuvre, mais néanmoins quelques concepts clé valent le coup :

Commençons tout d’abord par les brevets.

Impressionnant non ? Argument récurrent, la présence de brevet a toujours été un plus pour justifier son produit en lui donnant une légitimité.  Bien que le brevet n’impose pas en lui même que le produit fonctionne, il conserve une aura non négligeable. Les documents de Rehde fournissent la référence d’un brevet international, à propos de traitement de membranes, un des piliers de sa démarche. Pour résumer, le brevet vante les mérites d’un traitement à base d’imprégnation de vernis cellulosique en différentes configurations (annulaire, radiale…). A l’époque, les moyens d’améliorer les comportement des membrane était extrêmement riche, jusqu’à obtenir des versions à corrugations super tordues ou des matériaux exotiques. La où ça devient intéressant, c’est la petite phrase suivante :

« With loudspeakers of the present invention, an acoustic response band is obtained which is accurate and audible from a power input of 25 milliwatts whereas with good quality loudspeakers of the previously known type, 3 to 5 watts must be applied to obtain an acoustic pressure of the same intensity »

Ce qui donne en français :

« Avec des haut-parleurs de la présente invention, une bande de réponse acoustique précise et audible est obtenue à partir d’une puissance de 25 milliwatts alors qu’avec des haut-parleurs de bonne qualité du type précédent, 3 à 5 watts sont nécessaires pour obtenir une pression acoustique de même intensité »

Voila qui est tout bonnement incroyable : dit autrement, un haut parleur conventionnel avec un traitement de membrane Rehdeko (car le HP lui même n’est pas impacté par le brevet) voit son rendement augmenter de 20 à 23 dB et ce grâce à du vernis cellulosique ! Ce qui prouve bien que l’on peut écrire à peu près n’importe quoi dans un brevet…

Petites remarques sur la fameuse image étalant pléthore de brevets de toutes sortes : pourquoi y -a-t-il 5 pages du brevet américain, si ce n’est que pour remplir ? Si il y avait autant de brevets que cela, pourquoi n’y a t-il pas que les entêtes en français , et éventuellement leur pendant étranger ? Je pencherais (mais ça n’est qu’une impression) que l’on ne voit qu’ un seul et même brevet (plus un additif) dans toutes les langues avec plusieurs pages, histoire de faire riche…

Voyons un petit peu le fameux document « Quand le son devient Art »

Ce monument est tellement riche que je me demande bien par quel bout le prendre. Globalement, c’est une ode à l’Ignorance dans toute sa splendeur.Tout est prétexte au ridicule et au total manque de compétences sur le sujet. Cela donne vraiment l’impression que la science est trop difficile à aborder, donc on l’écarte d’un revers de main et on y installe une construction intellectuelle simpliste, naïve et prétentieuse , même si elle est en totale contradiction avec les bases élémentaires de l’acoustique. La richesse étant telle,  je vais juste prendre quelques exemples au hasard :

  • Une grande partie du document est orientée sur les sempiternelles considérations générales sur les instruments, leurs niveaux, les impressions subjectives et des rapprochements hasardeux avec des données « techniques » . Exemple :  un son à peine audible d’une variation de pression de  19 10. A moins d’avoir inventé une nouvelle unité,  j’ai quelques doutes. Les gourous aiment bien avoir leur petits chapitres philosophiques d’introduction pour amener leurs conclusions dès le départ par des généralisations abusives à toutes les phrases. Ces parties ne sont pas intéressantes en soi, elle ne servent qu’à poser le décor et l’ambiance : « Les autres n’ont rien compris et leurs résultats sont catastrophiques » . Et aussi à montrer à quel point on est plus malin que les autres parce que l’on joue de la clarinette (pour vous dire comme je m’y connais).
  • Le chapitre sur la pression acoustique et le déplacement d’air est un monument d’ignorance et d’incompréhensions sur la propagation des ondes en général. La, je ne vois qu’une chose à faire, prendre un vrai livre d’initiation à la physique élémentaire et faire quelques efforts. Il y apprendra que souffler sur un micro n’est pas équivalent à ce que fait une membrane d’un HP. Enfin, bon, c’est tellement énorme que je comprends même pas que l’on puisse s’y attarder.
  • La confusion entre courant d’air et ondes est l’argument massue sur la qualité de ses enceintes dans le grave. Les membranes ne bougent pas car elle sont plus occupée à faire du son qu’à faire du vent. Et si c’était simplement parce que les HP ne font pas de graves du tout ? C’est ce que je suspecterais, et à mon avis je dois pas avoir tout à fait tord… Sa théorie sur les traitement qui enlève les grands débattements est tellement inouïe qu’elle renouvelle au passage tout le pan des théories des sources émissives. Bon, bien sur, on va passer sur le traitement multi-tout qui en plus supprime les déphasages des suspensions, qui supprime l’utilité de filtrages (même si c’est peut-être l’argument qui soit le moins délirant), qui régule l’impédance, ou qui augmente la sensibilité. C’est un miracle qui, en plus , revisite la mécanique des matériaux.
  • Ce qui m’intéresse ici, c’est sa vision des mesures « conventionnelles »  (Maaaaaaaal) contre ses propres mesures maisons (Bieeeeeeen). Vu les principes appliqués aux enceintes, il est certain que les mesures traditionnelles ne vont pas être flatteuses. Plutôt que de se dire « et si mes enceintes avaient un problème ? « , il est beaucoup plus rapide de jeter aux orties toutes ces méchantes mesures avec un bon discours bien martelé.  Sa vision anthropomorphique des choses est assez touchante, bien qu’elle soit assez courante dans les esprits. L’exemple le plus classique est la notion de complexité du signal : une sinus est beaucoup plus facile à reproduire que de la musique. La mesure de la courbe de réponse en fréquence glissante demande à l’enceinte de reproduire UNE fréquence à la fois, chose qui est facile. Par contre un bruit blanc, avec toutes les fréquences en même temps, c’est beaucoup plus difficile. On voit bien ici sa totale ignorance des principes de base du traitement du signal et cette vision naïve du signal plus compliqué aux yeux qui est plus compliqué pour l’enceinte. Pourquoi alors, une mesure de la bande passante en MLS (une sorte de pseudo-bruit blanc) fournit le même résultat qu’une mesure en sweep ? Cette notion de bruit blanc chère à Rehde, nous allons la retrouver un peu partout, avec des mesures dont il n’a pas compris le fonctionnement réel.
  • Rehde a l’impression d ‘avoir inventé une nouvelle mesure : la courbe d’harmoniques grâce à des filtres étroits dont il fait balayer la fréquence centrale, sans vraiment décrire la manière pratique exacte de la prise de mesure (dont je suspecte une difficulté assez grande pour obtenir des résultats cohérents et reproductibles). En fait, il n’a fait que redécouvrir un grand classique : la transformée de Fourier et le spectre en fréquence. Ignorait-il que c’était une mesure connue et classique même à  l’époque ? Ce serait indigne pour un expert de la sorte ! Non seulement cette mesure n’a absolument rien de nouveau, mais en plus il affirme que ses enceintes passent ce test haut la main ! Le problème c’est que ces mesures sont plus difficile à lire car les différences sont beaucoup plus discrètes. Mais une superposition des deux graphiques publiée est éloquente : son spectre n’est pas respecté et est analogue à ce que l’on obtiendrait avec une enceinte quelconque. pourquoi n’a-t-il jamais publié de mesures de la sorte sur des enceintes « conventionnelles » , histoire de comparer ?
  • Autre mesure soit-disant supérieure : la mesure par des signaux carrés. Rien de nouveau ici non plus, mais les fabricants rechignent à la publier. En effet, dès que l’on a un filtre qui traine, les signaux carrés partent en sucette. Mais Rehde contourne quand même un peu le truc en faisant des mesures toutes proches du HP de graves non filtré. Pour ceux qui le peuvent, essayez de faire ce style de mesures sur un HP qui ne présente pas de fractionnement marqué et vous obtiendrez… des beaux carrés ! J’avais été étonné par exemple par la propreté des carrés sur un JBL 2231A . En gros, ces mesures ne montrent pas grand chose, car les harmoniques nécessaires au carré sont souvent enlevées par un futur filtrage. Par ailleurs, un HP à fort fractionnement donnera un carré pourri qui ne prouve seulement qu’il ne sera pas bon dans le haut, la ou il ne sera pas utilisé de toutes façons. La où mes doutes commencent, c’est lorsque l’on regarde de plus près ces carrés publiés. Il sont peu lisibles, malgré les différentes sources. Néanmoins quelques détails me font fortement douter de leur véracité. Par exemple, il semble que les flancs à 100 Hz sont plus penchés que ceux à 1115 Hz par exemple, chose qui est absolument impossible. Les carrés à 5300 Hz sont aussi penchés que ceux à 1420Hz  (alors qu’ils devraient être 4 fois plus obliques vu que la largeur des carrés sur l’oscillo est à peu près analogue). Illogique aussi. Quand on essaie de calculer la vitesse de balayage de l’oscilloscope en fonction des durées périodes et de la fréquence, on tombe souvent sur des valeurs totalement  fantaisistes (celui à 100 Hz est assez évident). Aurait-il aussi fabriqué des oscilloscope avec une base de temps à graduation exotique ?  Personnellement, je pencherais pour des carrés bidons, mais ça n’est qu’une impression, particulièrement forte à cause des incohérences entre les vues et ce qui est écrit. Ceux qui ont déjà fait des mesures sur signaux carrés savent qu’en fait, ça n’est qu’une mesure sur échelon tronquée plus ou moins vite. Faire varier la fréquence ne fait que montrer ou cacher les parties sur les temps ultérieurs et ne change en rien les parties communes au démarrage. Passer à des fréquences supérieures permet de zoomer sur le départ avec un oscilloscope, chose que l’on aperçois pas vraiment sur les mesures de Rehdeko ou les carrés semblent tous à peu près pareils, chose quasi impossible, sauf quand les carrés n’ont aucun défaut.
  • La réfutation sur « belle courbe=belle enceinte » est une stratégie pour faire passer le fait que ces enceintes ont des courbes de réponse toute pourries. Si dans l’absolu, une courbe plate n’est pas suffisante pour avoir un bon résultat, elle est nécessaire. C’est une loi de base fondamentale, issue de la théorie de Fourier. Cette partie est une démonstration absolument énorme de l’ignorance sur le sujet en affirmant carrément le contraire des fondements prouvés et incontournables de Fourier et ses outils. Ses laboratoires ont observé le contraire : des carrés (et donc des harmoniques) respectés et une courbe non linéaire. Un miracle ! Si ses héritiers pouvaient reproduire ces résultats, ils sont bon pour le million dollars challenge de James Randi, car on assiste la à un effet paranormal. Ce qui permettrait de relancer la production ! Soyons sérieux, soit il a interprété comme ça l’arrange des résultats, soit il s’est gouré, soit il ment. Pour donner une idée à quel point il imagine et humanise les choses dune manière naïve, il suffit de lire le petit bout en fin de chapitre de la page 14 sur les amplificateurs (statiques) et haut-parleurs. C’est typique de ‘l’assignation d’un comportement de libre arbitre et intelligents aux objets inanimés’. Ce style de perception est courante dans les milieux subjectiviste.
  • Les tentatives  d’explications personnelles des « résultats » entre courbe de réponse et respect des harmoniques est un morceaux d’anthologie ou il n’y a finalement aucune explication à part des espèces de rapprochements entre orchestres, zones de fréquence avec, grand classique, un petit passage chez les courbes de Fletcher. Si il pouvait comprendre qu’une enceinte avec les courbes de Fletcher sonnerait n’importe comment, ça serait une avancée. Les instruments de musique ont eux aussi une courbe de réponse de ce genre ? Les confusions sont totales, les mots me manquent.
  • Pour finir (y aurait des dizaines de pages à faire) , ses fameuses mesures en bruit blanc. Il n’a pas compris que des mesures d »une grandeur sur un intervalle de fréquence va la moyenner sur cet intervalle. C’est un simple lissage, effet que l’on voit effectivement sur les mesures qu’il publie. A part de ne rien apporter comme information pertinente, je serais curieux de voir d’autres enceintes sur ces mesures. Je suis quasi sur quelles seront… identiques par le principe même. Évidement qu’il va avoir des basses avec ce système vu qu’il va mesurer de l’énergie dans les fréquences du dessus qui, elles, existent. Si au moins il avait utilisé des intervalles variant logarithmiquement, on commencerait à voir un petit quelque chose, mais comment voir du détail dans les basses avec une largeur de bande de 31.6 Hz (qui en pratique est beaucoup plus grande que cela) ?  Comment faire des conclusions idiotes sur des mesures ineptes ? J’espère que tous les lecteurs voient le grotesque de la situation leur sauter aux yeux ! Courbe d’impédance, même combat : lissage. Effectivement, le comportement utilisant ses méthodes de mesure n’est plus le même, mais pas pour les raisons qu’il imagine…

Nul besoin d’énumérer ad-nauseam les consternantes stupidités qui débordent de ce document. Rehde était un musicien ignorant qui s’est auto-proclamé ingénieur du son (diplôme qui n’existait pas)  et expert en acoustique. Il a fait illusion par le rejet ostentatoire du reste et la mise en avant de qualités hors sujet ( je suis un musicien virtuose).

Un petit coup d’œil sur un banc d’essai, histoire de confirmer le truc. Ce document montre exactement ce à quoi on devait s’attendre (mais en pire, je l’avoue). Pas de basses, pas d’aiguës (mais ou est passée la supra-émissivité ?). Rien de surprenant. Où sont les 102 dB/W/m de rendement ?

Un autre petit coup d’œil sur une tribune parue dans Hifi-Stéréo, où Rehde récite à peu près les mêmes choses. Point plus intéressant, un droit de réponse avec un contradicteur à la fin qui est un peu maladroit à mon goût. Rehde n’en fait qu’une bouchée bien que son argumentaire soit totalement inepte. C’est un bon manipulateur de rhétorique, mais il faut bien admette que si l’on supprime les attaques ad-hominem, les affirmations non prouvées et les diversions hors sujet, il ne reste… plus rien. C’est en ça que j’invite à s’entrainer sur la réponse de Rehde , cas d’école d’étude des sophismes appliqués par la catégorie « grande gueules ».

On pourrait me rétorquer : mais y a plein de gens qui les trouvent géniales, pour qui tu te prends ?

En fait, je ne vois aucune contradiction ici, c’est plutôt même tout à fait logique que ces enceintes fasse des débats houleux et qu’il y ait des adorateurs. C’est exactement ce que je me serais attendu à voir. Ces enceintes ont les caractéristiques exactes pour donner un semblant de dynamique et d’impact. C’est très facile à faire avec un DCX et une enceinte standard.  C’est un défaut flatteur pour certains qui la définit comme « Emotion, Vie, Dynamique » ou que sais-je. Ça n’est qu’un effet tout à fait classique d’illusion et d’impression auditive tout à fait normale vu les mesures. Il n’y a rien de mystérieux la-dedans. C’est coloré à souhait, exactement l’enceinte d’un joueur de clarinette. Un défaut n’est pas forcément désagréable, il peut être tout à fait confortable ou juste bizarre. Que les adorateurs de Rehdeko se rassurent, ils ont payé une fortune du matériel au maquillage outrancier et ils aiment ça. Ils aiment un son particulier qui ne passerait pas si l’on est trop éclectique sur ses gouts musicaux. Je ne vois rien à redire la dedans.

Simplement qu’il ferment leur gueule quand on parle de haute fidélité.

Jipi.

février 12, 2009

On ne peut lutter contre les fondamentaux…

Filed under: Acoustique, Fondamentaux — jipihorn @ 10:17

Enfin, il était temps. La salle d’écoute est finalement utilisable après tous ces mois perdus entre les délais de livraison des matériaux, les week-end un peu trop courts et le temps considérable que prend la finition pour avoir quelque chose de joli (les photos ont été prises avant le câblage et la fin des finitions).

Je ne parle même pas du câblage  interminable lorsque l’on veut que les fils passent bien et droit pour éviter les magmas informes de nouilles. Sans oublier les ronflements qui apparaissent sans prévenir et sans raisons apparentes à priori (mais qui existent une fois que l’on y regarde de plus près).

Bref, enfin, on peut appuyer sur le bouton « ON », installer le Shuttle pour les mesures et attendre de voir la courbe apparaitre, pour savoir si les efforts ont été vains ou pas.

En fait, j’ai d’abord écouté quelques trucs avant de faire des mesures. La première impression est vraiment excellente, car il m’a été impossible de détecter de toniques ou de résonances particulières. Sans réglages, l’image est particulièrement bien définie, même si il me semble qu’il y a ait quand même un creux dans le médium et surtout, un manque marqué d’extrême graves. Le son est agréable et très peu agressif, bien que non neutre.

La première mesure faite,  je retrouve le creux dans le médium facilement réparable : le grave et le médium ont des amplis qui n’ont pas la même phase absolue d’où interférences . Inversion du grave et hop, plus de creux.

L’absence d’extrême grave est parfaitement visible. En fait, on voit ici l’efficacité d’un mur de bass-traps : il n’y a quasiment plus de room gain. Tout se passe comme si c’était ouvert à l’arrière. Dans ce cas de figure, le Raptor nécessite une correction assez importante (environ +10dB à 25 Hz).  Contrairement aux cas habituels ou la conception de l’enceinte de graves ne doit pas être plate jusqu’en bas à cause du room gain potentiel, un traitement important à base de bass-traps nécessite au contraire que l’enceinte ait la courbe voulue au départ, en tout cas dans ma pièce.

L’autre aspect assez incroyable est l’absence d’irrégularités dues aux ondes stationnaires. Les deux enceintes produisent la même courbe et il n’y a pas d’accidents. Cela met même en avant la bosse due à l’évent vers 20 Hz.

A partir du moment où la salle ne fait pas faire n’importe quoi aux ondes,  on a une base de travail solide pour optimiser et obtenir les bons résultats.  Oui, faire vraiment un traitement acoustique de salle, c’est lourd, c’est long, c’est cher. Je ne parle pas bien entendu de ces petits trucs risibles comme des diffuseur de Schröder de poche ou des bouts de mousse qui auraient un effet quasi nul dans une cabine d’essayage. Je parle de vrais traitements. Changer ses câbles, ses amplis, c’est facile mais ca ne sert à rien si ils sont choisis de bonne qualité au départ. La seule chose qui importe avant tout c’est la salle, les haut-parleurs (filtrage inclus) et leur positionnement. Le reste, c’est pour rigoler quand on a plus que ça  à faire.

Ajouté aux bass-traps, la pièce est tout de même assez amortie d’une manière conventionnelle, à certains endroits seulement. L’utilisation de plaques de plâtre ajouré permet d’être efficace et esthétique (mur arrière et plafond). Les cotés sont plutôt diffusants avec des plaquettes de parement pour conserver un minimum de réverbération pour éviter l’effet salle sourde (lire à ce sujet les écrits de Geddes qui montre qu’il ne faut pas essayer d’avoir la salle la plus amortie possible et qu’un minimum de réverbération est nécessaire). C’est mat, mais pas trop.

Les premières mesures faites hier soir en vitesse présagent un week-end d’optimisations qui iront assez vite. La courbe , faite avec juste un réglage des niveaux (il reste un peu trop de graves), réglage à la louche des retards et des filtres de Linkwitz 24 dB réglés en 5 minutes, est assez rassurante, car il n’y a ici qu’une correction à 40Hz pour remonter le niveau en bas.  Pour le reste, c’est brut sans lissage,  mesuré à 3 mètres dans l’axe.

Je n’ai jamais obtenu de tels résultats, surtout directement sans quasi rien faire… Une fois réglé avec précision, je pense que l’on va pouvoir passer à autre chose.

Conclusion : vous voulez un truc qui marche, occupez vous de votre salle et arrêtez de perdre votre temps sur la topologie des amplis, l’orientation des cristaux des câbles ou le BL/√Re de vos HP . Un article sur toutes les étapes est en cours avec des photos.

Ajouté à cela un vidéo projecteur HD  (un Sanyo PLV-2000) et un joli écran Oray motorisé, et je crois que l’on n’est pas trop mal.

Jipi.

juillet 30, 2008

La boîte à outils du bricoleur.

Filed under: Uncategorized — jipihorn @ 1:18

En général, les visiteurs de ce site sont de près ou de loin des bricoleurs qui prennent un peu de leur temps libre pour fabriquer des trucs. Il est possible que certains viennent ici juste pour voir s’ils ne sont pas visés ou parce qu’ils aiment voir des critiques pour la critique (il faut vraiment être tordu).
Après toutes ces années de bricolages dans divers domaines (modeste il faut bien l’avouer à coté de ceux de Thierry, mais lui, il est fou), on arrive à un point ou l’on se rend compte que certains outils courants n’ont finalement pas grand intérêt, alors que d’autres, que l’on pense dédiés à des tâches particulières pour des professionnels, sont finalement proche de l’indispensable.
Voici en gros ce à quoi j’en suis arrivé (il est possible de Thierry adapte en fonction de ses habitudes) :

La perceuse à main : si le modèle est puissant, réversible, avec un démarrage progressif et beaucoup de couple. Incontournable, mais la, ce n’est pas vraiment une surprise.

La scie à ruban : Etonnement peu utilisée, elle permet tellement de choses que l’on ne peut plus s’en passer. En plus, les lames à bois permettent d’attaquer l’alu sans trop de problème. Les versions de taille moyenne sont les plus indiquées car elles sont des guides d’une longueur suffisante et rigide. Le seul problème viendrait de la disponibilité des lames, mais il existe des marchands de lames sur mesure (comme Otelo qui font aussi des lames pour l’acier). Très dangereux.

La défonceuse : Probablement pour moi un des outils les plus utiles, tellement je m’en sers. Je n’ai pas trouvé mieux pour tailler des planches parfaitement droites, faire des chanfreins, des congés ou des fentes. Ne pas lésiner sur la qualité de l’appareil, car la précision des accessoires est fondamentale pour un bon résultat. Ne pas lésiner non plus sur la qualité des fraises. Il vaut mieux en avoir quelques très bonnes (carbure) qu’une valise de saloperies.

La scie à onglet électrique : J’en ai eu une qui m’a beaucoup servi pour couper des profilés d’alu, mais elle a été remplacée par une encore plus pratique, la scie radiale qui a un degré de liberté supplémentaire. Avec ça, couper un refroidisseur à ailette de 30 cm de large genre ceux utilisés dans les Plantefève est un jeu d’enfant, avec des coupes droites sans effort. Impossible de faire ça autrement, même avec une scie à ruban. Seul défaut, le trait de coupe est assez large (3-4 mm).Très dangereux.

La scie circulaire sur table : Idéal pour couper des planches sur des grandes longueurs. C’est droit, sans effort, parfaitement adapté à un travail à la chaine. Très dangereux.

La lime électrique : Pratique pour raboter la où c’est difficile d’accès ou les matériaux durs. Je n’en ai pas une utilité énorme, mais Thierry ne jure que par cet appareil. Donc, tout dépend du type de bricolage. Méfiance, ca rabote les doigts.

La fraiseuse : Certes, cela représente un investissement de l’ordre de 1000€ pour un petit modèle, mais ici, tout un pan de possibilités totalement inaccessibles s’offre instantanément. Faire une fente dans un bloc d’alu, fraiser des pièces, faire des trous avec précision, aléser, cuber des blocs, fairte un trou de 13 dans une tôle d’acier de rack ESM… Les possibilités sont infinies. Franchement, pour ceux qui bricolent régulièrement, c’est un vrai investissement à long terme. Attention aux règles de sécurité.

La ponceuse à main : La qualité très variable des modèle font que ca peut passer du totalement inutile à très pratique. Pour ma part, une version orbitale est un bon compromis. Je ne m’en sers vraiment que pour poncer des planches avant le verni, ce n’est pas un outil que j’utilise énormément.

La scie sauteuse : Je suis très partagé sur cet outil, car je ne m’en sers que pour couper rapidement des trucs ou pour ébaucher. La qualité des lames est fondamentale, sachant que celles fournies sont sans intérêt. Certaines sont sans éclats sur un coté, ont un bon fini mais sont fragiles. D’autres ont tendance à diverger au fur et à mesure que l’on avance. Si l’on veut rester droit, il faut des lames plus rigides et moins précises. C’est certainement pas avec ça que l’on peut faire du travail propre et précis (disons avoir un erreur inférieure à un demi millimètre sur deux mètres de coupe). Je m’en sers exclusivement pour couper avant de finir à la défonceuse. C’est typiquement l’outil très courant, que l’on pense bon çà tout faire, mais qui fait finalement pas grand chose bien. A réserver quand on n’a pas d’autres outils, mais je n’ai jamais vu du bon travail avec cet outil. Plus dangereux qu’on pourrait le penser.

Le tournevis électrique : sans intérêt si on a une perceuse visseuse correcte. Le seul cas justifié est pour un accès difficile ou un lieu sans électricité. Ce qui ne m’est jamais arrivé. Pou les accès difficiles, j’utilise un mandrin sur flexible.

Agrafeuse électrique : Si vous faite des bass-traps, ca aide pour les joins…Pas cher, mais plus dangereux que l’on pourrait croire.

Burineur. Indispensable pour faire des trous dans le béton. Oubliez la perçeuse à percussion, c’est pas très cher, quelques joules suffisent pouer la majorité des cas. Une fois que l’on a ça, on oublie rapidement la galère des petits cadres à accorcher sur le mur en béton vibré, celui où, lorsque la perçeuse avance, c’est en fait le forêt qui s’use.

L’outillage sans fil : je n’en ai pas et je n’en ai jamais eu besoin. Peut-être que c’est justifié dans certains cas, mais je ne les ai jamais rencontré. Ce sont toujours des outils moins performants, chers, polluants, à durée de vie limitée.

Outillage à main : Acheter moins d’outils, mais acheter le meilleur possible. Il n’y a pas besoin d’avoir énormément de tournevis, de pinces et autres clés de toute sorte. Souvent, seule une petite poignée est utile. Un tournevis à cliquet avec plein d’embouts est très pratique. Quelques bonnes pinces, dont une à molette sans jeu suffisent. Souvent sous employés ou sous estimés, mais qui changent la vie : les serre-joints, les réglets en métal, les tarauds avec le bon tourne à gauche, des bons forêts à pointe centrale, un bon pied à coulisse, un trusquin (super), un bon outil à faire les pointages, une scie égoïne à bonne denture, une scie à métaux avec des bonnes lames… Y en a pas mal d’autres, mais c’est au cas par cas.

La scie circulaire à main : ca peut se justifier si l’on coupe beaucoup de planches, car ce n’est pas cher et ca vaut bien mieux que la scie sauteuse. Très dangereux.

Un niveau à bulle ou laser : indispensable, mais doit être très précis. Les versions sur pied, c’est top et ca fait gagner un temps monstrueux si l’on fait des travaux dans une pièce. Le télémètre est sympa aussi.

Pour les électroniciens : une station de soudage. Maintenant, pour 150€, on a des combinés soudure air chaud CMS et classique comme les pros, avec aspiration et tout le nécessaire pour faire du bon travail. Pour 250€, il y a même une station multi-tout avec pistolet à dessouder, fer céramique puissant et fer air chaud (Aoyue 2702). Ne pas sous estimer la puissance, car il n’y a rien de plus agaçant que le fer qui n’arrive pas à chauffer la grosse barre de cuivre du câblage de masse.

Pas à proprement parler de l’outillage, mais tellement pratique : des armoires à tiroirs pour composants. Trouvé chez BricoDépôt pour 15 € l’armoire à 60 tiroirs, terminés la visserie qui traine, les mini forêts qui se perdent et les composants en vrac.

Y a plein de matériel dédiés à ceci ou cela, je ne fais pas les lister tous évidement. Néanmoins, avec quelques appareils qui sortent du trio perceuse-scie sauteuse-ponceuse, on change de monde pour un investissement qui n’est jamais perdu. J’avoue que la défonceuse et la fraiseuse, c’est difficilement surpassable au niveau utilité.

E ça éviterait un peu ces montages absolument hideux que je vois si souvent utilisés pour soutenir des haut-parleurs qui ne méritent pas ça.

Jipi

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